Des responsables sécuritaires afghans ont fait part d’une éventuelle présence des Russes à Helmand, province du sud de l’Afghanistan. Info ou intox ? Toujours est-il que le pouvoir pro-américain de Kaboul cherche d’une manière ou d’une autre à justifier le retour en force des États-Unis en Afghanistan.
Après que des rapports sur la présence de certains conseillers militaires russes à Kaboul ont été diffusés, des responsables sécuritaires afghans ont cette fois-ci fait part de la présence de militaires russes dans les districts de la province de Helmand, dans le sud du pays.
Le gouverneur de la province de Helmand, Hayatullah Hayat, a fait état de la présence de militaires russes parmi les Taliban à Helmand.
« Les instances sécuritaires afghanes vont ouvrir une enquête sur la présence de militaires russes dans cette province », a-t-il indiqué.
« Selon les rapports préliminaires, ces individus étaient blancs et parlaient une langue étrangère, probablement la langue russe », a-t-il ajouté.
« Le directeur de la sécurité nationale va faire la lumière sur l’identité de ces individus et le but de leur présence parmi les Taliban », a-t-il fait remarquer.
Le gouverneur de la province de Kajaki, M. Abdelrazzak, a également confirmé la présence d’étrangers. Récemment, le commandant de la police d’Orozgân avait évoqué la présence de militaires russes dans cette province. Cependant, Moscou a démenti ces allégations.
Parallèlement à cette campagne anti-russe, les médias US se sont mis à dénoncer le rôle « négatif » de la Russie, de l’Iran et du Pakistan en Afghanistan.
Dans un rapport citant des responsables militaires américains de haut rang, « l’Iran, la Russie et le Pakistan » ont été présentés comme « trois acteurs appuyant les insurgés ». La Russie, le Pakistan et l’Iran sont « des acteurs malins » en Afghanistan parce qu’ils « permettent » aux insurgés de se battre contre le gouvernement de Kaboul, selon un rapport de l’Observatoire officiel (Official Watchdog) du département de la Sécurité intérieure des États-Unis, citant de hauts responsables militaires américains qui ont soulevé cette question lors d’audiences au Congrès.
Mais cette allégation est-elle fondée ? Aussi bien l’Iran que la Russie n’ont aucun intérêt à ce que l’Afghanistan s’embrase au regard de leur proximité géographique avec l’Afghanistan. Au contraire, les États-Unis ont tout intérêt à ce que les Taliban, Daech et autres groupes terroristes se réactivent aux portes de l’Iran : cela leur servira d’abord à justifier leur présence militaire prolongée dans la région, et puis leur mettra de déstabiliser le territoire des pays rivaux que sont l’Iran et la Russie.