Alors que l’Arabie saoudite se trouve confrontée à un véritable gouffre financier, dû à près de trois abs de guerre au Yémen et à la chute du prix du pétrole, le royaume se démène pour s’attirer les faveurs de Washington. Des sommes faramineuses ont été promises à Washington. Le seul hic : Trump ne cesse de faire monter les enchères !
« Mohammed Ben Salmane Al Saoud dépense largement les fonds et les capitaux de l’État pour s’assurer les faveurs de Washington », a-t-on appris du site web Nabaa.
Rami al-Khalil, un journaliste dissident saoudien a écrit un article pour le site internet Nabaa où il évoque « les dépenses du fils du roi Salmane » Mohammed ben Salmane aux États-Unis.
« Faire plaisir à Washington, c’est le premier pas à franchir pour chaque prince saoudien souhaitant accéder au trône. C’est là qu’il faut desserrer les cordons de la bourse. Parmi les moyens qui peuvent mettre Riyad sous pression figure la loi JASTA [Justice Against Sponsors of Terrorism Act (JASTA). C’est une loi fédérale américaine votée par le Congrès qui permet à des cours fédérales américaines de poursuivre des États étrangers, soupçonnés d’avoir aidé à une entreprise terroriste pour nuire aux intérêts américains, que ce pays soit désigné ou pas comme étant un soutien au terrorisme, NDLR]. L’Arabie saoudite s’enlise dans un bourbier qu’elle a créé elle-même : le Yémen. L’Arabie saoudite se voit donc obligée de mettre la main à la poche et d’offrir une jolie somme de 56 milliards de dollars au locataire de la Maison-Blanche, une somme qui, au lieu de servir les saoudiens, sera investi dans des projets d’infrastructures aux États-Unis, envisagés par Donald Trump. Une source bien informée a confié au quotidien The New Khalij que la somme pèse de tout son poids sur les caisses de l’État saoudien touchés en plein fouet par les fluctuations des cours du brut. Mais, le roi saoudien et son fils n’ont aucun autre choix : le soutien de “Big Brither” est trop cher », a écrit Rami al-Khalil.
Mais que veut l’Arabie saoudite en échange de cette énorme somme ?
Premièrement, Riyad souhaite que Washington accepte Mohammed Ben Salmane, à titre de futur roi et ce, alors que les milieux politiques américains sont dans leur majorité favorable à Mohammed ben Nayef (prince héritier, NDLR) pour qu’il monte au trône à la mort de Salmane. Ce soutien est d’autant plus nécessaire que Mohammed Ben Salmane n’est pas aimé des Saoudiens.
Deuxièmement, Riyad demande à ce que les États-Unis allègent les pressions causées par la loi JASTA à son encontre. Il réclame même l’annulation graduelle de cette loi par le Congrès.
Troisièmement, les Saoudiens réclament un soutien plus renforcé de la Maison-Blanche à leur offensive militaire contre le Yémen, un soutien à la fois sur les plans politique et militaire et cela dans la conjoncture où les congressistes américains discutent, depuis quelque temps, de l’interdiction de la vente d’armes à l’Arabie saoudite afin de réduire le bilan des pertes civiles. »
Ce jeudi 27 avril, le président américain Donald Trump a déclaré que l’Arabie saoudite, « alliée de longue date de Washington », ne traitait pas les États-Unis de « manière équitable », soulignant que Washington perdait « des sommes d’argent considérables » à défendre ce pays, selon l’agence de presse Reuters.
Donald Trump a tenu ces déclarations, presque un mois après sa rencontre avec le vice-prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.