Les États-Unis ont l’intention de livrer, parmi d’autres équipements militaires, des « bateaux militaires » au régime de Manama, une démarche censée défier l’opposition.
L’opposant bahreïni Hossein Abdellah s’est vivement inquiété, au micro du journaliste de l’agence de presse iranienne Fars, de la décision de Washington de livrer « cinq bateaux de guerre au régime des Al-e Khalifa ».
« Depuis l’arrivée du nouveau président américain, les ventes d’armes au régime ont progressé de façon sensible. Trump et son administration doivent garantir que ces armes ne seront pas utilisées par le régime pour réprimer davantage l’opposition », a-t-il jugé.
Les bateaux de guerre que les Américains s’apprêtent à livrer à Bahreïn renvoient à un accord signé pendant le mandat d’Obama dans les années 2015-2016. L’ancien président américain avait voulu « équiper la garde côtière bahreïnie ainsi que les forces de sécurité du royaume ».
L’opposant bahreïni a remonté le cours du temps pour rappeler qu’en 2002, « Washington avait déclaré que Bahreïn était le plus grand allié des USA en dehors de l’OTAN ». « C’est en ce sens que l’administration US a accordé des prérogatives au régime de Manama, dont une extension des coopérations militaires, un droit d’implication dans des projets de recherche à caractère défensif ou encore le droit de se procurer de l’uranium enrichi », a-t-il expliqué.
Selon des sources américaines, les bateaux de guerre que les États-Unis livreront à Manama coûtent près de 27 millions de dollars, mais, dit le militant, « on ignore si c’est un don au régime des Al-e Khalifa que Washington vient de faire ou si effectivement le régime a dépensé autant d’argent pour s’équiper de ces bateaux ».
Selon Hossein Abdellah, « le 9 février dernier, les bateaux de la garde côtière du régime ont attaqué une embarcation au bord de laquelle se trouvaient des prisonniers politiques. Cette attaque a laissé trois morts. Les trois victimes avaient été violemment torturées dans les prisons des Al-e Khalifa ».
La cinquième flotte des États-Unis se trouve à Bahreïn et les Américains comptent sur cette petite monarchie du golfe Persique pour faire avancer leurs plans dans la région. Le Royaume-Uni vient aussi d’ouvrir sa base navale à Bahreïn après des décennies d’absence dans la région, et ce, sur fond de juteux contrats d’armements. Les bateaux que Washington va livrer au régime des Al-e Khalifa sont-ils destinés à faire face aux vedettes rapides iraniennes ? Une chose est sûre et certaine : la politique de Trump au Moyen-Orient conduit à l’embrasement de la région pour le grand bénéfice de l’industrie de l’armement et du lobby énergétique des États-Unis.