La Russie vient de rejeter l'idée de rejoindre la coalition américaine en Syrie. Le ministre britannique des AE, Boris Johnson avait proposé à Moscou de rejoindre la coalition américaine, proposition catégoriquement rejetée par une Russie qui reproche à Washington son deux poids deux mesures face aux terroristes en action en Syrie.
Dans une tribune publiée par Sunday Times, Boris Johnson avait appelé Vladimir Poutine à cesser son soutien au "régime de Bachar Assad" se hasardant à lancer cette phrase :" la Russie se devra de cesser son soutien au régime syrien en prêtant l'oreille à la voix de la raison et de rejoindre la coalition américaine" . La phrase a provoqué la réaction immédiate du sénateur Frantz Klintsevitch, vice-président de la commission de la défense à la Douma russe : " Il est tout simplement impossible que la Russie rallie la coalition US en Syrie. (Au lieu de donner des conseils à Moscou), la Grande-Bretagne et l'Occident feront mieux de commencer la vraie lutte contre Daech, c'est-à dire de s'allier aux efforts russes en matière de lutte contre le terrorisme".
Cité par le journal RusskayaGazeta, le sénateur a jugé "mauvaise" l'idée de faire partie de la coalition américaine, une coalition qui "ne combat pas vraiment les terroristes"
Alexi Pouchkov, autre sénateur russe et président de la commission de la politique étrangère à la Douma a relevé de son côté, " les contradictions qui caractérisent le comportement de Boris Johnson" : " C'est un homme qui n'a aucune maîtrise de soi; tantôt il appelle à sanctionner la Russie, tantôt il nous demande de rejoindre la coalition US"
Pouchkov a qualifié d'impossible la présence de la Russie au sein de la coalition occidentale. Après avoir lamentablement échoué à la dernière réunion du G7 en Italie, Boris Johnson subit des foudres des conservateurs à Londres. Johnson comptait obtenir de ses paires européens, une condamnation ferme de la Russie pour son appui au gouvernement syrien, un durcissement des sanctions contre Moscou. la presse britannique fustige "un ministre des AE" qui de part son échec " a terni l'image de la Grande-Bretagne" et " a discrédité le pays aux yeux du monde entier". Le non de la Russie à la Grande-Bretagne est intervenu plus d'une semaine après la frappe US contre un aérodrome militaire en Syrie qui a déclenché une escalade entre Moscou et l'axe arabo-occidental.
Certains analystes évoquent le jeu trouble de Londres dans le dossier syrien où il tente de pousser les États-Unis et l'Europe à une confrontation directe avec la Russie.