Le gouvernement syrien a perdu confiance en l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, Staffan de Mistura, mais continuera à travailler avec lui tant qu’il sera en fonction, a déclaré le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad à Sputnik le lundi 10 avril.
« Nous parlons depuis longtemps de notre perte de confiance en Staffan de Mistura, mais nous continuerons à coopérer avec lui tant qu’il représentera l’ONU », a déclaré Mekdad.
Une source bien informée a confié à la chaîne d’informations libanaise Al-Mayadeen qu’il était peu probable que Staffan de Mistura, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, soit remplacé.
Selon cette source qui a requis l’anonymat, Staffan de Mistura ne sera pas relevé de ses fonctions, même si le secrétaire général de l’ONU le demande, car les États-Unis sont favorables à son maintien et sont satisfaits de lui.
Revenant sur les frappes américaines contre une base aérienne syrienne, Mekdad a déclaré que cette action militaire avait été menée dans le souci d’assurer les intérêts américains en Syrie. Selon lui, il n’est donc guère étonnant que Daech et al-Nosra se soient réjouis de cette attaque.
Revenant sur la position de la Russie, dont les militaires sont déployées dans la base aérienne attaquée, le diplomate syrien l’a qualifiée de « sage ».
Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères a ensuite appelé à plus de coopérations entre les armées syrienne et irakienne dans la lutte contre le terrorisme qui touche les deux pays.
Pour le diplomate syrien, toute victoire dans la guerre en Irak est une avancée pour la Syrie et vice versa.
Réagissant par ailleurs à l’agression militaire US en Syrie, l’ambassadeur syrien en Russie, Riyad Haddad, a vu d’un « bon œil » la suspension du mémorandum russo-américain sur la prévention des incidents aériens. Cette initiative de Moscou, suite à la frappe américaine contre la base syrienne de Shayrat, constitue selon lui une « réponse adéquate », car la Russie cherche ainsi à soutenir Damas dans sa lutte antiterroriste, a-t-il déclaré à Sputnik.
Dénonçant la « politique du double standard » menée par Washington, Riyad Haddad assure : « Les hommes politiques américains disent une chose et font son contraire, invoquant des prétextes pour changer leur ligne. » C’est une allusion claire à la volte-face de Donald Trump vis-à-vis de Bachar al-Assad et à ses propos selon lesquels les États-Unis chercheraient avant tout à combattre Daech en Syrie, selon la chaîne d’information russe.
