Selon une source proche de l'armée syrienne, seul le Front Al Nosra, groupe terroriste takfiriste qui occupe la ville d'Idlib, possède des armes chimiques alors que l'armée syrienne n'en possède plus depuis 2012.
À peine 24 heures après l'attaque contre le métro de Saint-Pétersbourg en Russie, une vaste campagne d'intoxication a été lancée mardi 4 avril contre le gouvernement syrien, accusé par les médias occidentaux d'avoir gazé "des habitants d'Idlib".
À en croire ces médias, le raid aérien "perpétré" contre la ville de Khan Cheikhoun a provoqué la mort de 64 personnes et 200 hospitalisés en raison des séquelles dues à l'inhalation de gaz toxique.
Cette nouvelle campagne anti-Assad est lancée alors que Damas a détruit en 2014 tous ces arsenaux chimiques sous l'égide de l'ONU et le processus a été confirmé par les inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Certains analystes voient à travers ce nouveau coup de théâtre une tentative destinée à justifier une intervention militaire directe contre le gouvernement Assad. La Russie aussi a été montrée du doigt par l’Occident, manière de faire pression sur Poutine pour qu'il lâche son allié syrien.
Interrogée par Sputnik, l'armée syrienne affirme n'utiliser aucune arme chimique contre Idlib car " il n'est pas du tout logique qu'une armée se batte contre les terroristes pour libérer une localité et qu'elle en tue les habitants ". " La seule partie qui dispose de ce genre d'armement est bien le Front al-Nosra et c'est d'ailleurs ce groupe terroriste qui en a usé par le passé contre les civils ", a-t-elle précisé.
La source militaire syrienne a ajouté: " N'oublions pas non plus des fuites qui mettaient il y a quelques temps en cause le rôle des services de renseignement occidentaux dans des attaques chimiques en Syrie, attaques qui ont déjà provoqué des dizaines de morts et de blessés par suffocation."
" Depuis 2012 et la disparition des armes dans les arsenaux chimiques syriens et leur transfert dans des pays voisins et sponsors des terroristes, l'armée syrienne a renoncé à en avoir ", a-t-elle ajouté.
Des enquêtes menées en 2013 avaient révélé le rôle trouble joué par le Qatar dans la planification de ces attaques qui ont essentiellement visé Homs, Alep et la banlieue de Damas. À l'époque, les États-Unis et leurs alliés qataris et turcs avaient l'intention de faire condamner le gouvernement syrien au Conseil de sécurité et de préparer le terrain à des frappes aériennes directes contre le siège du gouvernement et la capitale. Mais l'opposition chinoise et russe leur a barré la route.