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Attaque présumée sur Khan Cheikhoun: l'ONU en manque d'information

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'envoyé spécial onusien pour la Syrie, Staffan de Mistura, et la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, lors d'une conférence de presse conjointe, le mardi 4 avril 2017, en marge d'une conférence internationale à Bruxelles sur la Syrie. ©AFP

L’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a affirmé que les informations nécessaires sur l’attaque chimique en Syrie se faisaient toujours attendre.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, l’envoyé spécial onusien pour la Syrie s’est exprimé sur l’attaque chimique présumée contre la région de Khan Cheikhoun en Syrie.

« D’après ce que nous avons compris, il s’agissait d’une attaque chimique et aérienne », a ajouté Staffan de Mistura, cité par l’AFP, à propos de cette attaque qu’il a qualifié de « horrible ».

L’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie a ajouté que le Conseil de sécurité examinerait mercredi cette affaire.

A son tour, Federica Mogherini, qui assistait à ce point de presse, a affirmé que l’enquête se poursuivait sur cette attaque sur laquelle il n’y avait pas encore de confirmation officielle.

Un homme syrien reçoit un traitement dans un hôpital de la ville de Maaret al-Noman à la suite d’une supposée attaque au gaz toxique à Khan Sheikhun, dans la province d’Idlib. ©AFP

Mogherini a précisé que les Nations unies et l’Union européenne échangeraient toute importante information sur cette affaire, sans, pour autant, manquer de dire que le gouvernement syrien avait la responsabilité de protéger la population civile.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, proche de l’opposition) a prétendu ce mardi que des dizaines de civils, dont plusieurs femmes et enfants, avaient été asphyxiés au cours des attaques aériennes au gaz toxique sur la région de Khan Cheikhoun, au sud de la province d’Idlib, dans le nord-ouest syrien.

Alors que les détails sur divers aspects de cette attaque présumée se font attendre, des responsables politiques arabes et occidentaux montrent d’ores et déjà du doigt le gouvernement de Damas et son allié russe.

Or, une source militaire syrienne a déclaré à Reuters que l’armée syrienne n’avait jamais utilisé d’arme chimique au passé et qu’elle ne le ferait pas à l’avenir.

Par ailleurs, des sources locales disent que les raids se sont effectués contre un stock d’armements appartenant aux opposants, où se trouvaient, entre autres, des munitions à base de gaz chloré, d’où la propagation des gaz toxiques dans l’air.

Les allégations sur une implication du gouvernement syrien dans cette présumée attaque chimique interviennent, alors qu’en juillet 2014, la coordonnatrice spéciale désignée par l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), Sigrid Kaag, a confirmé, dans une interview avec le journal An-Nahar, que les armements chimiques du gouvernement syrien avaient tous été détruits. Elle a même précisé que l’OIAC avait vérifié tout ce que le gouvernement syrien avait annoncé sur le démantèlement de ses armes chimiques.

Les armes chimiques, c’est exactement les terroristes qui les ont utilisées. En décembre 2016, le gouvernement syrien a élaboré des documents prouvant que les terroristes ont utilisé des armes chimiques au gaz moutarde.

Samer Abbas, le responsable syrien pour l’application de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), a envoyé à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) des preuves montrant clairement que les terroristes ont recouru à des armes au gaz moutarde contre les civils.

L’édition du 25 novembre 2016 de Sputnik précise : « L’attaque s’est produite début automne dans la province d’Alep. Les experts russes qui travaillent sur les lieux, ont recueilli des preuves confirmant que les terroristes recouraient aux armes chimiques et ont analysé l’origine de la substance toxique employée. Du gaz moutarde aurait bien été utilisé par les terroristes en septembre dernier, dans le village de Marat-Im-Hush. Voici la conclusion que les experts russes en armes chimiques ont pu tirer après avoir analysé un obus non explosé, découvert près de casernes situées dans cette agglomération du nord d’Alep (...). »

Et comme le précisait l’édition du 30 décembre de l’agence Sputnik, « malgré les preuves évidentes que les terroristes utilisaient des armes chimiques contre les civils, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) semble ne pas être trop pressée pour publier un rapport (...) ».

Ceci étant dit, la question qui s’impose est de savoir comment les États ou instances qui prétendent se préoccuper du sort des civils syriens se permettent d’accuser le gouvernement légitime de la Syrie d’avoir utilisé des armes prohibées contre ses citoyens, en se référant à une attaque aux aspects toujours inconnus. Alors que des preuves abondent sur leur usage par les opposants, ceux qui ont toujours bénéficié de l’appui du camp arabo-occidental ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV