Le service de renseignement de la Lituanie a déclaré aujourd’hui, lundi 3 avril, que la Russie avait développé la capacité de lancer en moins de 24 heures une attaque sur les États baltes, ce qui limiterait, selon le service lituanien, les options de l’OTAN pour contrecarrer les attaques russes.
La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, des anciens territoires russes, font partie de l’OTAN et de l’Union européenne depuis quelque temps maintenant et ces républiques sont de plus en plus nerveuses et sur leur garde depuis que la Crimée a été réunifiée à la Russie en 2014.
Le service de renseignement lituanien a déclaré dans son évaluation annuelle de la menace russe que cette dernière avait renforcé sa présence militaire dans la région de Kaliningrad depuis l’année dernière et que ce fait réduisait les délais pour l’OTAN de contrecarrer toute attaque russe.
Selon le service lituanien, la remise à niveau russe inclut des avions de combat Su-30 et des systèmes de missiles permettant de cibler des navires presque partout dans la mer Baltique.
« Ceci est un signal à l’OTAN pour améliorer sa vitesse de décision », a déclaré le ministre lituanien de la Défense, Raimundas Karoblis devant les journalistes en marge de la présentation du rapport. « Le temps de réaction de l’OTAN n’est pas aussi rapide que nous le souhaiterions ! »
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rejeté les préoccupations lituaniennes en déclarant que c’était une fois de plus l’affichage d’un sentiment anti-russe.
« Il y a russophobie totale, une russophobie hystérique ! » at-il déclaré lors d’une conférence téléphonique quotidienne avec les journalistes.
« Moscou a toujours soutenu de bonnes relations avec les pays baltes », a-t-il ajouté.
Cette année, l’OTAN déploie une force d’environ 1 000 soldats dans chacun des pays baltes et en Pologne, en plus de petits contingents de troupes américaines déjà présents dans la région.
« La force est suffisante à court terme, mais dans la perspective à moyen terme, nous aimerions une plus grande capacité, et non seulement les troupes terrestres, mais aussi la défense aérienne et des capacités pour contrer tout blocus », a déclaré Karoblis.
Le service de renseignement lituanien a déclaré aussi qu’il y avait aussi le risque d’« incidents délibérés ou accidentels » impliquant les troupes russes et biélorusses qui participent à des exercices militaires prévus pour Mars.