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Opération US à Raqqa a-t-elle surpris la Russie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'opération éclair des États-Unis à Raqqa a-t-elle surpris la Russie? Selon Nizavisimaya Gazeta, les Américains ont changé de stratégie(Photo d'illustration)

Le journal russe Nizavisimaya Gazeta consacre un long article aux toutes dernières évolutions en Syrie et aborde "l'attaque éclair des forces spéciales américaines contre la ville de Tabqa ". 

" Ce qui a surpris les analystes politiques aura été en effet cette opération imprévisible des forces spéciales US qui ont débarqué le 22 mars à Tabqa, ville syrienne sur la côte  de l'Euphrate, située dans la province de Raqqa. Ce déploiement de force a été, à la surprise générale, soutenu par la Turquie, elle-même présente dans le nord de la Syrie. Des informations font état de la présence des combattants kurdes aux côtés des Américains. Aucune information précise n'est disponible par contre à ce sujet, mais il se pourrait que les soldats originaires d'autres pays membres de la coalition aient bien pris part à cette opération surprise. 

L'aspect surprenant de cette opération est lié à une annonce, celle des responsables militaires US qui écartaient jusqu'ici toute implication directe dans les combats en Syrie. Les Américains se refusaient aussi avant le 22 mars de coopérer directement avec l'armée turque qui se bat farouchement contre les Kurdes de Syrie. La donne vient, semble-t-il, de changer : l'agence de presse turque Anadolu évoque dans l'un de ses derniers articles, le discours "particulièrement élogieux" des officiels américains à l'endroit de la Turquie et de son offensive dite " Bouclier de l'Euphrate", discours tenu la semaine dernière à Washington où 68 pays du monde ont participé à une conférence consacrée à la lutte contre le terrorisme. La Russie, n’ayant pas été invitée, a brillé par son absence ».

Et le journal de poursuivre :  

"Il y a quelques jours, le ministre turc des AE s'est entretenu avec les autorités politiques et militaires US. On ignore le contenu des débats qui ont été échangés de part et d'autre, mais les sources arabes confirment que le contingent héliporté à Tabqa dans le sud-ouest de Raqqa ne contenait que des Américains et des Russes. Pas de présence kurde. Ceci est une grande évolution : à en croire les sources arabes, il semblerait que les États-Unis aient fini par comprendre que Raqqa est peuplée à plus de 90% d'Arabes et que les Kurdes y sont quasi absents. Le fait d'impliquer les kurdes dans la bataille de Raqqa aurait pu compliquer la tâche de la coalition. Tout ceci pour dire que l'opération héliportée s'est soldée par quelques tirs sporadiques contre les positions de Daech. 

C'est sur fond de cette opération éclair que les terroristes d'Al Nosra ont lancé une violente offensive contre les provinces de l'ouest de la Syrie et ce, au moment où les kurdes de Syrie continuent de subir de plein fouet les assauts de l'armée turque dans le nord de la Syrie. Ankara a délibérément fermé les yeux sur les combats qui se déroulent entre l'ASL (l'Armée syrienne libre), soutenue par la Turquie d'une part et les kurdes et l'armée syrienne de l'autre. Elle a bien lâché ses poulains. Les officiers syriens estiment que la Turquie cherche à provoquer un embrasement militaire à l'ouest de la Syrie dans le stricte objectif d'éloigner les forces syriennes et leurs alliés de la province d'Alep et de faire échec aux opérations pleinement réussies de l'armée syrienne, de la Russie et de leurs alliés à Dayr Hafir : Dayr Hafir libérée, l'armée syrienne sera en mesure d'accélérer son avancée vers Raqqa, ville si convoitée par les USA et leurs alliés. 

Mais les militaires turcs finiront-ils par coopérer avec les Américains? Si les Kurdes en sont écartés, Ankara sera de partie. Il est fort possible que Washington soit parvenu à un accord ou à des accords en ce sens avec les Turcs, accords propres à écarter les kurdes de la dernière étape des opérations pour la libération de Raqqa et à les remplacer par les la Turquie et l'ASL. C'est une grande trahison contre les kurdes qui n'auront donc d'autre choix que de s'allier à l'armée syrienne et à ses alliés, leur favorisant ainsi le terrain à leur avancée vers Raqqa via la périphérie occidentale de la ville. 

Et Israël dans tout cela? 

Le journal conclut :" Israël s'est pleinement engagé aux côtés des États-Unis dans une lutte sans merci contre l'armée syrienne. Au nom de la lutte contre le Hezbollah, Israël a multiplié des raids en territoire syrien. Les frappes israéliennes du 17 mars contre la banlieue de Palmyre ont provoqué la riposte de la DCA syrienne et un chasseur israélien a été abattu. Netanyahu a affirmé qu'il allait poursuivre ses raids contre la Syrie, au risque de susciter la colère de Moscou. Pour la première fois dans l'histoire des relations Moscou-Tel-Aviv, l'ambassadeur israélien a été convoqué au ministère russe des AE qui lui a remis la protestation de Moscou après les frappes contre Palmyre. Une méfiance est née et agrandit de jour en jour dans les relations des deux parties, ce qui renforce l'hypothèse d'une détérioration des relations Moscou- Tel-Aviv dans un proche avenir". 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV