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La Russie chercherait à piéger les États-Unis en Afghanistan

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe Vladimir Poutine (D) serre la main de son homologue afghan Ashraf Ghani, le 10 juillet 2015 à Oufa. ©RFI

À en croire le groupe médiatique Project Syndicate, Poutine chercherait à piéger les États-Unis en Afghanistan.

« En faisant de la Russie l’un des protagonistes en Afghanistan, Moscou veut faire croire à Trump qu’il ne pourrait se tirer du pétrin afghan sans l’aide de la Russie », estime le rapport.

« Dans les années 80, Reagan a utilisé l’islam comme un outil politique contre les Russes, alors engagés en Afghanistan, et l’URSS a quitté le pays sur un constat de total échec. On ne le sait que trop : ce fut la CIA qui arma et entraîna à l’époque les combattants afghans contre les troupes soviétiques et ce furent ces mêmes combattants (endoctrinés par les extrémistes wahhabites, NDLR) qui ont formé plus tard le noyau dur des Taliban et d’al-Qaïda », poursuit-il.

Et Projet Syndicate d’ajouter : « Eh bien, à notre grand étonnement, la Russie de Poutine utilise aujourd’hui la même logique pour justifier sa coopération avec les Taliban (accusation que Moscou a rejetée à plus d’une occasion, NDLR). Ces Taliban se battent contre le gouvernement central soutenu par Washington, un gouvernement qui n’en a que le nom et ne possède aucune emprise sur le territoire afghan. Très sournoisement, Poutine espère infliger des dépenses colossales aux États-Unis en les poussant à préserver leurs bases militaires à travers l’Afghanistan. Il sait comment inquiéter Washington en multipliant les contacts avec les Taliban. L’accord sécuritaire signé avec Kaboul autorise Washington à avoir au moins 9 bases militaires tout près des frontières russes, chose “intolérable pour Moscou”, selon les dires de l’émissaire spécial russe pour l’Afghanistan. »

Il conclut en disant : « En multipliant les contacts secrets avec les Taliban, le Kremlin espère se doter d’un nouvel atout face aux sanctions que lui imposent les États-Unis et l’OTAN, dont le coût s’avère de plus en plus lourd. Poutine veut faire comprendre que les Américains ne pourront jamais se débarrasser de l’Afghanistan sans prendre en compte la Russie et ses intérêts. Cette stratégie que suit Poutine en Afghanistan est la copie conforme de celle qu’il a adoptée en Syrie et qui a fait de Moscou l’un des protagonistes du jeu syrien. » 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV