Le porte-parole du mouvement al-Nujaba (le Hezbollah irakien), Hachim al-Moussavi, affirme que son organisation a formé « une armée pour libérer le Golan occupé ».
Interviewé par l’agence de presse iranienne Tasnim, le commandant al-Moussavi a évoqué la lutte contre Daech en Irak, groupe terroriste qui bénéficie d’« armes américaines », de « véhicules blindés saoudiens » et de « denrées alimentaires qataries ».
« Les terroristes de Daech ont l’intention de fuir de l’Irak vers la Syrie et d’y former un émirat. Mais ce que cherchent les États-Unis va au-delà de cet objectif : les Américains veulent envoyer Daech non seulement en Syrie, mais aussi au Yémen, pour ainsi étendre le terrorisme à travers toute la région. L’Afrique figure elle aussi à l’agenda des priorités des Américains et de leur œuvre d’expansion du terrorisme. »
Al-Moussavi a dénoncé par ailleurs la présence des Américains à Mossoul, où « ils cherchent à voler la victoire au peuple irakien, peuple uni que Washington a tout fait pour diviser et faire disparaître ». « Nous avons bloqué les frontières syro-irakiennes et, consécutivement à notre démarche, l’aviation irakienne a lancé des raids contre les positions de Daech en Syrie. Ces deux gestes concomitants ont provoqué la panique à Riyad, qui a dépêché son ministre des Affaires étrangères à Bagdad », a-t-il poursuivi.
Le commandant al-Moussavi est revenu ensuite sur la situation en Syrie, où son mouvement maintient « depuis quatre ans sa présence ». « Cela fait quatre ans que la Turquie détourne les richesses de la Syrie. Et à ce qui paraît, elle ne veut à aucun prix lâcher prise. Or l’Irak est bien différent. Si la Turquie ne retire pas ses forces de Bachiqa, au nord de Mossoul, le Hezbollah aura recours à la force. Sous prétexte de vouloir éviter une guerre confessionnelle, l’armée turque occupe l’Irak et dit vouloir empêcher l’entrée du Hezbollah à Tal Afar. Mais nos forces se trouvent à un kilomètre de cette ville. L’empire néottoman d’Erdogan s’est depuis longtemps effondré », a-t-il expliqué.
Et le Golan ?
Le porte-parole du mouvement al-Nujaba a insisté sur le fait que le Hezbollah d’Irak ne quitterait pas la Syrie « tant que les Syriens y seront présents » : « Nous nous battons pour la dignité et la souveraineté des sunnites, des chiites et des chrétiens de Syrie. La question démographique n’est pas notre affaire. Et d’ailleurs, nous ne perdons jamais de vue le pays qui est le vrai ennemi de tous les musulmans, à savoir Israël. Après nos récentes victoires à Alep et ailleurs en Syrie, le mouvement al-Nujaba a formé une armée pour la libération du Golan occupé. Nous ne permettrons pas que les pays de la région soient démembrés et deviennent géographiquement plus petits qu’Israël. Car c’est cela le but des grandes puissances. »
Et le porte-parole du Hezbollah irakien d’ajouter : « L’armée du Golan est composée de forces spéciales très bien formées et équipées, forces qui ne se sont pas engagées dans les combats. C’est une armée qui attend l’ordre de l’état-major syrien pour passer à l’acte et libérer le Golan occupé des mains de l’occupant israélien. »