Le Dr Hassan Nafea, professeur de sciences politiques à l’université du Caire, a affirmé que la nouvelle vague de chrétiens d’Égypte quittant le Sinaï n’était pas seulement liée aux attaques terroristes de Daech dans le nord de la péninsule, mais aussi aux tractations pour régler le conflit israélo-palestinien.
Dans une interview avec le site internet du journal Raï al-Youm, il a déclaré que ces agissements survenaient dans le sillage de la rétrocession par l’Égypte des deux îlots de Tiran et Sanafir à l’Arabie saoudite, en prélude à la signature par Riyad d’un traité de paix avec le régime israélien, qui s’engagerait à entrer dans la coalition arabe pour faire face à l’Iran.
Selon M. Nafea, la récente série d’attaques de Daech contre les chrétiens d’Égypte est liée aux événements suivants :
1. La visite officielle du ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri en Palestine occupée en été 2016 ;
2. Le développement de la coopération sécuritaire entre l’Égypte et Israël suite au regain des attaques terroristes au Sinaï ;
3. Les propos d’un ministre israélien sur le règlement de la crise palestinienne via la décomposition de la péninsule sinaïque et le rattachement d’une partie à la bande de Gaza ;
4. La conférence de presse conjointe de Donald Trump et Benyamin Netanyahu à la Maison-Blanche où Trump a dit ne plus considérer la solution à deux États comme la solution ultime au conflit israélo-palestinien, mais se plier aux accords auxquels parviendront les parties belligérantes.
En somme, on peut arriver à la conclusion que le Sinaï est dans le collimateur du régime israélien, qui veut en détacher une partie et l’annexer à la bande de Gaza pour couper court à la question palestinienne. Ce qui veut dire qu’Israël ne cherche plus à « régler » le problème, mais à le « supprimer », a expliqué le professeur égyptien, avant d’ajouter : « Israël poursuit froidement ce projet, quitte à provoquer des troubles dans la région pour l’imposer à l’Égypte. »