Le Premier ministre du régime israélien est parti il y a deux jours aux États-Unis pour une visite officielle sur laquelle il compte beaucoup pour faire avancer ses plans. Mais n’est-il pas trop optimiste ?
Avant le départ de Netanyahu, le président américain Trump a renoncé à son idée de transférer l’ambassade américaine à Qods. Cité par la presse israélienne, Trump avait dit « avoir très sérieusement pensé » à ce que ce transfert ait lieu, mais « n’avoir pas encore pris de décision » puisque « l’enjeu est grand et que toute décision en ce sens est très compliquée à prendre ».
Une mésaventure qui s’est produite à l’orée de la visite « tant attendue » de Netanyahu aux États-Unis aura été la démission surprise de Michael Flynn. L’ancien général, pris dans la tourmente des contacts secrets avec les Russes, a fini par jeter l’éponge et céder sa fonction ô combien stratégique de conseiller pour la sécurité de Trump. Or, à travers cette décision, Netanyahu vient de perdre l’un des plus gros atouts dans la campagne anti-iranienne qu’il comptait déclencher dès son arrivée à Washington : le départ de Michael Flynn, disent certaines sources, réduit sensiblement les chances de succès de Netanyahu dans ses projets anti-iraniens, car Flynn avait pour mission « de coordonner les approches de Netanyahu et de Trump » au sujet du « nucléaire iranien et d’un renforcement des sanctions contre l’Iran ».
C’est donc un atout de moins pour le psychopathe Netanyahu, qui a tout misé sur Trump pour faire échec à l’ennemi numéro un d’Israël : l’Iran. Al-Monitor revient d’ailleurs dans un récent article sur la mission de Netanyahu aux États-Unis, « une mission essentiellement axée sur l’Iran ».
« Netanyahu a l’intention d’informer Trump de l’ordre du jour de son cabinet vis-à-vis de l’Iran. En effet, l’Iran est le seul dossier qui unit encore les composantes du gouvernement israélien, qui souffre de profondes déchirures en son sein. L’aile droite de la droite conduite par Naftali Benett ne cesse de chercher à monter tout le monde contre le Likoud de Netanyahu et les divergences se creusent de jour en jour. C’est en fait pour contrer toutes ces hostilités domestiques que Netanyahu part aux États-Unis afin d’élaborer des projets de guerre contre l’Iran », explique le journal.
Al-Monitor relève toutefois « une certaine crainte de Netanyahu à l’égard de Trump », le politicien imprévisible qui, au contraire de Hillary ou d’Obama, peut changer d’un seul coup et « nier tous les accords passés entre Israël et les USA ». C’est pourquoi le Premier ministre israélien évitera les sujets qui fâchent pour se concentrer sur « l’Iran et le Hezbollah », « deux vraies menaces contre Israël ». Mais une question se pose : bien que d’accord avec Netanyahu, Trump ira-t-il jusqu’à jouer sur le terrain israélien ?
Al-Monitor répond : « Netanyahu voudrait convaincre à tout prix Trump de l’intention supposée des Iraniens de violer l’accord nucléaire dans les mois à venir et que Trump devrait déjà préparer sa riposte. Un durcissement des sanctions sous prétexte du soutien iranien au terrorisme ou encore du programme balistique de l’Iran figure à l’agenda de Netanyahu. Et puis ce dernier tentera de persuader Trump de travailler à ce que l’alliance Russie/Iran se brise, car les États-Unis, Israël et l’Occident ont tout intérêt à ce que la Russie s’éloigne de l’Iran. »
Mais ces objectifs sont-ils à sa portée ? Le retrait de Flynn, les propos du porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer, qui vient de mettre l’accent sur la nécessité « d’un retour de la Crimée à l’Ukraine », et ce, contre les intérêts russes, témoignent de la difficulté de la mission que s’est fixée Netanyahu...