DEBKAfile, site analytique proche des services de sécurité israéliens, a prétendu dans son nouveau rapport que l’Autorité autonome palestinienne présidée par Mahmoud Abbas aurait l’intention de faire un virage à 180 degrés et de se rapprocher de l’Iran.
La décision éventuelle de l’administration Trump de délocaliser l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Qods, qui n’est qu’un stigmate de la reconnaissance officielle de l’existence d’Israël et de son régime par Washington, ainsi que les relations amicales entre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le président américain Donald Trump ont inquiété Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne qui ont décidé de se rapprocher de Téhéran.
DEBKAfile écrit que des sources de renseignement avaient rapporté que Mahmoud Abbas avait ouvert un canal de communication direct entre Ramallah et Téhéran.
Jibril Rajoub, membre du comité central du Fatah qui est chargé d’améliorer les relations entre les deux parties et qui présidera la première délégation officielle palestinienne à Téhéran, avait annoncé en janvier que dans l’optique de l’Autorité palestinienne, le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Qods était une déclaration de guerre contre les musulmans.
« Il y a deux semaines, des délégations iranienne et palestinienne se sont rencontrées, en secret, pour la première fois dans un pays européen. Elles ont discuté de la situation des camps de réfugiés ainsi que des lignes de combat en Syrie. Lors d’une autre réunion, des représentants iraniens ont demandé à l’Autorité palestinienne à Ramallah de trouver une solution politique aux affrontements en Syrie », a prétendu le site israélien DEBKAfile.
Le message de Mahmoud Abbas à l’occasion de l’anniversaire de la victoire de la Révolution islamique en Iran vient de corroborer le fait que le leader de l’AP a fait un virage à 180 degrés en direction de Téhéran. Dans son message, Abbas a souhaité plus de stabilité et de prospérité pour le peuple de l’Iran, pays frère, réclamant l’essor des relations entre les gouvernements iranien et palestinien.
« Le changement de cap d’Abou Mazen envers Téhéran est un signal à l’adresse de cinq parties : les présidents russe et égyptien, les émirs des Émirats arabes unis dans le golfe Persique et le roi Abdallah II de Jordanie. Par ce geste, Mahmoud Abbas envoie au président russe, Vladimir Poutine, le message que même si la Russie s’engageait entièrement en Syrie, elle ne pourrait pas abandonner la question palestinienne. Il a également averti le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, les monarchies du golfe Persique et le roi de Jordanie que s’ils ne l’aident pas, outre leur inquiétude quant à l’influence iranienne à Bagdad, ils devraient s’attendre au même scénario à Ramallah », a conclu DEBKAfile.