Les États-Unis multiplient les provocations et les ingérences dans les affaires intérieures iraniennes. Cette fois, ils ont évoqué l’assignation à résidence de Mir Hossein Moussavi, Mahdi Karroubi et Zahra Rahnavard, soit les trois figures politiques qui se trouvent à l’origine des troubles post électoraux lors des élections présidentielles de 2009. Cette nouvelle ingérence intervient alors que l’Iran s’apprête à élire son président dans deux mois.
Le porte-parole du département d’État américain par intérim, Mark Toner a évoqué l’assignation à résidence des personnes précitées en disant :
« Les anciens responsables iraniens Mir Hossein Moussavi, Mahdi Karroubi et Zahra Rahnavard ont été assignés à résidence depuis six ans sans aucune inculpation formelle. »
« Nous réclamons la libération immédiate de ces individus et de tous les prisonniers d’opinion qui ont été incarcérés injustement en Iran », a-t-il éructé dans ce communiqué.
En Iran, dont le régime politique est une République, les trois pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif sont séparés et les plus hauts responsables politiques reconnus coupables ne pourront être libérés sans la décision de la justice. Le président Trump s’est distingué dès son entrée en fonction par un décret anti-immigration, annulé ultérieurement par la justice qu’il continue de défier.
Toner a dénoncé « la poursuite de l’assignation à résidence » de trois anciens responsables politiques qu’il a qualifiée de « contraire aux traités internationaux, y compris les dispositions du Pacte international relatif aux droits civils ». Cette rhétorique est utilisée alors que les traités en question sont très clairs chaque fois qu’un acte politique risque de mettre en danger la sécurité nationale d’un État souverain. Les droits de l’homme invoqués par l’administration Trump qui lui servent de motif à s’ingérer dans les affaires intérieures iraniennes sont systématiquement violés par des idées telles que celle d’ériger des murs « pour contrer l’entrée aux États-Unis des réfugiés qui fuient les guerres et les combats au Moyen-Orient et ailleurs ».
À l’approche de l’élection présidentielle en Iran, l’administration Trump ne cache pas sa volonté de voir une reconduction du « scénario de 2008 » qui visait en effet à faire de l’Iran le premier terrain d’essai des « révolutions de couleur » au Moyen-Orient. Le peuple iranien a fait échec à ce scénario, ce qui a poussé les grandes puissances à lancer le fameux « Printemps arabe », un projet destiné à désintégrer les États souverains du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Depuis son arrivée au pouvoir, Trump multiple les signes d’hostilité en direction de l’Iran : de nouvelles sanctions, menaces de guerre, et à présent ingérences dans les affaires intérieures iraniennes.