La récente opération de l'armée syrienne et de ses alliés au niveau de l'axe Al-Bab-Palmyre fournit un atout important à la Syrie pour négocier au cours des prochains pourparlers de Genève devant se tenir le 20 février.
Secondée par les combattants du Hezbollah, l'armée arabe syrienne poursuit ses opérations sur plusieurs axes sur une zone située entre la ville de Palmyre et la région d'Al-Bab. Des dizaines de villages et de petites villes ont été libérés dans les régions du nord et du centre de la Syrie, autant d'acquis militaires consécutifs à la libération de la ville d'Alep.
En effet, l'offensive menée par l'armée syrienne à Al-Bab est fort complexe. Cette ville bénéficie d'une position centrale géographiquement parlant en Syrie et tout ce qui s'y déroule, vise à reprendre le contrôle de Palmyre qui se trouve dans le centre syrien. Entre Palmyre et Al-Bab, elle-même située dans la banlieue nord-est d'Alep, il ne reste plus qu'une seule cité à libérer. Ces 20 derniers jours, plus de 32 cités et champs soit une zone d'une superficie de 250 km² ainsi que l'autoroute Alep-Al-Bab longue de seize km ont été repris aux terroristes takfiristes et le service de communication de l'armée annonce et confirme tous ces acquis.
Mais quelle est l'importance de ces avancées?
La libération de tous ces villages fait fonction de zone tampon autour de la ville d'Alep. Cette situation nouvelle pourrait servir de point de départ à une extension des opérations armées contre Daech et à un élargissement des zones sous contrôle de l'armée syrienne dans la périphérie d'Alep. Tout ceci permet à l'armée syrienne de pérenniser en amont les voies d'approvisionnement et d'assurer des communications dans les régions du nord vers l'est de la Syrie.
Qu'en est-il de l'armée turque?
La progression de l'armée syrienne à Al-Bab intervient alors que l'armée turque et ses mercenaires n'ont pas gagné de terrain : les militaires turcs aidés de leurs mercenaires de l'ASL impliqués depuis des mois dans la fameuse opération " Bouclier de l'Euphrate" n'ont aucun acquis militaire à faire valoir. Au contraire, le bilan des pertes et des dégâts dans les rangs de ces derniers ne cesse de s'alourdir. La tactique militaire de l'armée syrienne qui a donné d'excellents résultats a consisté en effet à "séparer et à libérer les uns après les autres les secteurs qui mènent au plus important bastion de Daech dans le nord de la Syrie, Al-Bab". De cette façon, l'armée syrienne saura contrer le plan d'Ankara. Ce plan turc, au cœur du territoire syrien, consiste à s'infiltrer et à s'emparer d'autres régions syriennes.
Les données militaires le confirment : l'objectif de l'armée syrienne est d'entrer dans la ville d'Al-Bab et cette dernière est prête à affronter les terroristes de l'ASL, soutenus par la Turquie, le cas échéant. Mais ce n'est pas tout.
Et Homs dans tout cela?
L'armée arabe syrienne, secondée par les combattants du Hezbollah va ouvrir un nouveau front parallèlement dans le nord et dans la banlieue est de Homs. C'est une bataille aussi décisive que celle d'Al-Bab. Il s'agit de reprendre la ville de Palmyre des griffes des terroristes de Daech. Mais où en est l'armée syrienne? Les forces syriennes et leurs alliés du Hezbollah ont déjà libéré la route "Jahar" et cinq autres points stratégiques qui se trouvent tout autour. Le village d'Al Bawiza dans la banlieue est de Homs a également été repris et maintenant il ne reste qu'un tout petit pas à franchir pour libérer les installations gazières de Hayyan.
Les accrochages qui opposent l'armée syrienne et Daech se poursuivent sur les hauteurs de Al Tiass et s'étendent à Al Mahata al Rabea. La localité de Qaysar al Hayar dans l'ouest a été totalement nettoyée de la présence de Daech et ces trois derniers jours, les forces syriennes continuent de progresser dans la banlieue d'Al Tiass.
Quelle importance a cette opération?
Ces acquis fulgurants sur le terrain militaire fournissent à la diplomatie syrienne de nombreux atouts en vue de futurs pourparlers de Genève, ce qui n'est pas du tout le cas du camp d'en face : aux défaites militaires subies de la part du Hezbollah et de l'armée arabe syrienne s'ajoutent de sanglants affrontements internes qui divisent les rangs des terroristes à hauteur d'Idlib et dans sa banlieue où "les rats" ont été rassemblés après leur cuisante défaite à Alep.
Une chose est sûre : les États-Unis et leurs alliés sont au plus mal en Syrie.