Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) de l’ONU a publié hier vendredi, un communiqué dans lequel il dénonce le nettoyage ethnique des musulmans Rohingyas en Birmanie.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein, fait état dans ce communiqué du fait que les forces de sécurité birmanes « ont tué des enfants, des nouveau-nés, des femmes, des personnes âgées ; qu’elles ont ouvert le feu sur des personnes en train de fuir ; qu’elles ont fait brûler des villages entiers ; qu’elles ont arrêté un grand nombre de Rohingyas ; qu’elles ont commis des viols collectifs et qu’elles ont détruit de façon intentionnelle les sources de revenu et de nourriture de ces musulmans. »
Le communiqué de l’ONU ajoute : « Ces opérations de nettoyage ethnique ont probablement causé la mort de centaines d’individus. »
Une femme aurait ainsi raconté aux experts de l’ONU que les forces birmanes avaient égorgé son fils de 8 mois ; une autre a décrit la scène de son viol et comment sa fillette de 5 ans a été tuée par les forces de sécurité.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a annoncé aussi dans un communiqué : « L’oppression dont sont victimes les enfants rohingyas est insupportable. »
L’ONU dénonce aussi le fait que près de 69 000 habitants de l’État de Rakhine aient fui le Myanmar pour le Bangladesh voisin depuis le début des opérations de l’armée birmane.
Les 1,1 million de Rohingyas de l’État de Rakhine vivent depuis longtemps dans de très mauvaises conditions et ce sujet a toujours été une source de discorde entre les autorités birmanes et bangladaises.
Un rapport a été publié sur la situation des Rohingyas après que les experts de cette institution ont fait état le mois dernier d’un rassemblement de tous les témoignages de victimes recueillis.
Le responsable de l’ONU a commandé ce rapport après que le Myanmar a refusé que les experts de l’ONU se rendent dans l’État de Rakhine. Le rapport cite en fait des données provenant de plus de 200 Rohingyas qui ont fui les violences en allant se réfugier au Bangladesh.
Le Haut-Commissariat de l’ONU appelle dans son communiqué à une réaction ferme de la communauté internationale en ajoutant que le Myanmar doit répondre de ces crimes commis contre les musulmans rohingyas.
« Quelle sorte de haine peut amener un homme à arracher un enfant de sa mère et à le poignarder devant les yeux de celle-ci, qui, au lieu d’être protégée par les forces de sécurité, est quant à elle l’objet d’un viol collectif commis par ces forces mêmes ? De quel genre d’opération de nettoyage s’agit-il ? Quel est le pays qui assure ses objectifs de sécurité nationale de la sorte ? » a conclu le Haut-Commissaire de l’ONU.
