L'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) se réunit la semaine prochaine à Kuala Lumpur, en Malaisie, pour discuter de la situation des Rohingyas, la minorité musulmane de Birmanie.
Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OCI se pencheront sur la situation de la communauté musulmane des Rohingyas, objet d'un génocide continu en Birmanie.
Les Rohingyas musulmans s'enfuient à l'étranger en raison d'une flambée de la violence qui a déjà déplacé plus de 15.000 personnes et coûté la vie à des dizaines d'autres.
56 représentants des pays membres de l'OCI doivent se retrouver, le 19 janvier prochain, à Kuala Lumpur, pour une réunion présidée par le Premier ministre malaisien, Najib Razak.
Récemment, le Premier ministre malaisien a vivement dénoncé la politique du gouvernement birman vis-à-vis de la minorité musulmane Rohingyas, la communauté "la plus persécutée au monde" pour reprendre l'expression onusienne.
"Génocide", c'est ainsi qu'a qualifié le Premier ministre malaisien la situation avant d'appeler les autorités birmanes à mettre fin à cette barbarie. Les musulmans représentent officiellement 4% de la population birmane.
Le gouvernement d'Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, refuse d'ailleurs de reconnaître les Rohingyas et les considèrent comme "bengalis" (immigrants clandestins originaires du Bangladesh).
Ces dernières semaines, des milliers de musulmans de cette minorité ont été contraints de se déplacer vers les frontières du Bangladesh en raison des violences dont ils sont les victimes.
Les extrémistes bouddhistes et l'armée birmane sont accusés de violences et de graves abus contre cette minorité, allant du viol des femmes au meurtre barbare de civils.
Selon les rapports, les hélicoptères de combat de l'armée tirent sur les foules qui fuient les villages et une tactique de destruction et de génocide quasi systématique est en cours.
Pour reprendre les termes de l'envoyé spécial à Rangoun du quotidien français Libération, des bouddhistes prêchent la haine plutôt que la paix.
Selon un bilan de l'ONU, depuis octobre 2016, plus de 30.000 personnes ont été déplacées vers l'État de Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie où se concentre cette minorité musulmane.
A cela s'ajoute un bilan encore plus amer: plus de 150.000 de ces déplacés n'ont accès à aucune aide humanitaire depuis maintenant un mois. Victimes d'importantes discriminations, obligées de se réfugier dans des camps de fortune, ils souffrent de la famine qui a engendré, à son tour, une situation d'insécurité critique. Tout cela sous le silence assourdissant de la Ligue arabe. Les pays qui se posent en défenseurs des droits de l'homme et ceux qui soutiennent les terroristes en Syrie ou ailleurs, n'ont prononcé aucun mot pour dénoncer le génocide des Musulmans en Birmanie.
Face à cette tragédie humaine, le Premier ministre malaisien a appelé l'ONU, la Cour pénale internationale (CPI) et l'OCI à intervenir urgemment.