Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, se rendra lundi 30 janvier à Téhéran pour rappeler selon Paris l’impératif de l’application de l’accord nucléaire.
Le ministre français des Affaires étrangères veut le renforcement des positions et une approche « modérées », a annoncé le porte-parole de la diplomatie française, Romain Nadal.
Ce déplacement du premier diplomate français à Téhéran vise à rassurer Téhéran sur l’engagement de Paris sur l’accord nucléaire signé entre Téhéran et les grandes puissances, selon le ministère.
Ce geste est pour rappeler aux autres parties occidentales la nécessité de respecter l’accord et son application.
Ayrault est attendu le lundi 30 janvier à Téhéran pour participer à une commission franco-iranienne, créée lors de la visite en France du président iranien Hassan Rohani il y a un an.
Près de 50 sociétés françaises participeront à cette réunion prévue mardi pour signer plusieurs accords économiques avec l’Iran éventuellement.
La France est l’un des premiers pays à vouloir reprendre ses relations économiques avec l’Iran après la signature de l’accord nucléaire.
Avant les sanctions très présentes en Iran , les entreprises françaises devraient bénéficier de l'accord sur le nucléaire pour reprendre les affaires et reconquérir un marché très important.
Airbus, Peugeot et Renault ont ainsi signé l’année dernière de grands contrats avec l’Iran.
Ce déplacement du chef de la diplomatie française intervient après les déclarations fracassantes du nouveau Président américain qui a qualifié « de pire accord jamais signé, » l’accord nucléaire entre Téhéran et les 5+1.
Personne ne sait quelles positions adoptera Trump envers cet accord historique conclu entre l’Iran et la communauté internationale.
L’agence Reuters, évoquant le fait que l’Union européenne est en pleine coordination avec la Russie et la Chine, sur l’application de l’accord nucléaire, a écrit : «les Iraniens ont des inquiétudes après l’élection de Trump et on le sent dans leurs déclarations et c’est normal ».
Le diplomate français a déclaré que " nous voulons montrer au monde que cet accord lui est bénéfique afin que les extrémistes ne puissent pas prétendre que nous n’avons rien gagné" .Il a insisté sur une approche « modérée » et sur le renforcement les relations commerciales avec l’Iran.
En dépit de la levée, en vertu de l’accord nucléaire, des sanctions injustes imposées à l’Iran, Téhéran est toujours confronté à des restrictions bancaires et financières.
Les États-Unis « terrorisent », selon les autorités iraniennes, les banques européennes pour qu’elles restent à l’écart de l’Iran.
« Sur le papier, les États-Unis permettent aux banques étrangères de traiter avec l’Iran, mais en pratique ils créent une iranophobie afin que personne ne fasse affaire avec l'Iran », avait dénoncé le Guide suprême de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khamenei en réaction à cette mauvaise volonté affichée par Washington.
Jean-Marc Ayrault vient d’effectuer une visite en Arabie Saoudite. Selon toujours Reuters, il s’est entretenu avec les autorités saoudiennes du rôle de l’Iran dans la région, mais aussi de la question syrienne, pomme de discorde entre Téhéran et Paris.
« Nous sommes divisés sur la question syrienne. Nous rappellerons aux Iraniens que la France et l’Union européenne sont préoccupées par la crise en Syrie, car nous sommes les premiers menacés dans ce conflit, c’est pourquoi il revient à nous d’aider à trouver une solution à la crise » selon cette source diplomatique française citée par Reuters.