Beirutpress se penche sur la conséquence directe de la libération d'Alep et l'évolution politique en Syrie.
Pour le site, les ondes de choc provoquées par la libération d'Alep vont continuer car "dans une guerre, tout agissement politique est inhérent aux acquis militaires". Le site s'intéresse par la suite au récent discours de Trump et à l'hostilité manifeste du nouveau président américain à l'encontre des pays musulmans et écrit : " les positions de Trump élargiront sans aucun doute les divergences entre les États-Unis d'une part et les pays musulmans de l'autre et parmi ces derniers, il y a la Turquie. Bien qu'Erdogan espère pouvoir séduire Trump, mais il est peu probable que l'intéressé soit séduit par la Turquie. L'attitude de Trump poussera la Turquie dans les bras de la Russie, une Turquie qui croit pouvoir de la sorte assurer ses intérêts."
L'accent est par la suite mis dans cet article sur la présence turque aux pourparlers d'Astana : " C'est à contre cœur que les Turcs ont pris part à ces pourparlers surtout qu'al-Nosra a très clairement dénoncé cette présence en accusant la Turquie d'avoir divisé les rangs des "opposants à Assad" en poussant certains d'entre eux "à participer aux pourparlers". Pour al-Nosra, "les participants sont des comploteurs et devront être traités à ce même titre."
Le site spécule ensuite sur ce qui pourrait survenir à Idlib. Il est fort probable qu'al-Nosra déclare la guerre au reste des "rebelles" à Idlib et ce sera alors une guerre sans merci entre ce mouvement et tous les autres. Seuls les terroristes d'Ahrar al Chaam ont décidé de boycotter Astana, mais là aussi, il ne faut pas trop espérer de cette milice. Ahrar al-Chaam est divisé entre ses éléments liés aux Frères musulmans et ses salafistes radicaux, soit ceux qui veulent le dialogue avec le régime et ceux qui le rejettent catégoriquement.
Mais quand al-Nosra a-t-il accusé Ankara de trahison?
Juste après le marché conclu entre la Turquie et la Russie, selon le site. Au seuil des pourparlers d'Astana, la Turquie a stoppé l'avancée de ses troupes et de ses mercenaires à Al-Bab. Elle est même allée jusqu'à ouvrir un nouveau front contre al-Nosra. Pire, la Turquie a même encouragé ses alliés et mercenaires, à savoir l'ASL (Armée syrienne libre), à s'allier à l'armée syrienne pour créer une force conjointe, force qui irait se placer sous le commandement conjoint russo-turc. Cette force aura pour mission celle de combattre Daech. Et ceci est une mauvaise nouvelle pour al-Nosra, car cette force pourrait très bien le viser aussi. Donc, al-Nosra pourrait très bien se transformer en une cible favorite et ce sera là, un choix douloureux qu'auront à faire les Turcs. Après avoir soutenu pendant des années les daéchistes, les Turcs iront-ils jusqu'à sacrifier al-Nosra?
Les experts de la question soulignent le rôle de la Russie dans cette affaire. C'est Moscou et ses services de renseignement qui ont mis la Turquie dans une si difficile situation vis-à-vis d'al-Nosra. En appuyant Damas dans sa bataille pour la libération d'Alep, les Russes ont piégé Ankara tout en le forçant de renoncer étape par étape à ses exigences. Un processus qui prendra du temps. Juste assez pour que Trump et son équipe s'installent et clarifient leurs positions dans le dossier syrien. Mais là c'est une autre paire de manches. Une chose est sûre : le seul vrai gagnant dans toute cette affaire est le gouvernement syrien. En position de force, Assad voit ses ennemis jurés tomber les uns après les autres.