Un haut expert militaire syrien s’est dit sceptique quant à la volonté d’Ankara d’appliquer pleinement l’accord de cessez-le-feu en Syrie, disant que « la vengeance » n’avait jamais figuré à l’agenda du gouvernement syrien qui, à l’aide du peuple et de l’armée, l’emportera sur le terrorisme ciblé et organisé.
Hassan al-Hassan, haut membre de l’armée syrienne, a précisé que les groupes armés liés aux Saoudiens œuvraient pour attiser le feu de la crise et de la tension en Syrie.
Il n’a pas manqué d’insuffler le doute quant à savoir si l’accord de cessez-le-feu était un atout pour les États-Unis après les victoires de l’armée syrienne à Alep.
« Depuis l’annonce des hostilités en Syrie, les groupes armés ont violé à une dizaine de reprises la trêve ; on peut conclure que certains groupes armés directement liés à la Turquie respectent tantôt le cessez-le-feu et tantôt ne le font pas. Quant aux autres groupes armés liés à l’Arabie saoudite, ils tentent de créer des tensions ; à titre d’exemple, on peut faire allusion aux dernières évolutions à al-Fija, à l’ouest de Damas, où six millions de civils syriens sont privés d’eau potable, ce qui constitue un crime contre l’humanité et témoigne du fait que la trêve n’est respectée que de façon limitée », a-t-il indiqué.
Selon cet expert syrien, la question qui se pose est de savoir comment la communauté internationale a pu enjoindre à certains groupes armés de respecter la trêve.
« La partie qui leur a enjoint de respecter, même de façon limitée, le cessez-le-feu est la partie qui leur ordonne de reprendre les hostilités et les affrontements et de commettre des attentats terroristes dans divers lieux de Syrie. C’est là que la communauté internationale est responsable et doit intervenir », a-t-il souligné.
Dans l’optique de M. al-Hassan, la Turquie n’est pas digne de superviser le respect de la trêve en Syrie, et ce qui lui fait peur est que cet accord soit un atout que les Américains voudront utiliser après la victoire de l’armée syrienne à Alep et que la Turquie puisse en être le garant.
S’attardant sur les causes qui ont amené le gouvernement de Damas à accepter la trêve au lieu de poursuivre l’opération militaire, cet expert militaire syrien a indiqué que Bachar al-Assad n’avait jamais opté pour la politique de « vengeance » et qu’il parvenait à subjuguer le terrorisme organisé et ciblé grâce au soutien du peuple et de l’armée.