Évoquant la violation des droits de l'homme consécutive au coup d'Etat avorté en Turquie, le ministre autrichien des Affaires étrangères a dit que son pays allait mettre son veto lors des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
Sebastian Kurz, le chef de la diplomatie de l'Autriche, dans un entretien accordé à Der Spiegel, a déclaré que son pays s'opposerait à l'adhésion de la Turquie à l'UE lors des négociations des ministres européens des Affaires étrangères.
Il a qualifié la décision du Parlement européen de courageuse et il a demandé de mettre fin aux négociations d'adhésion turque à l'UE.
M. Kurz a noté que les Pays-Bas et la Bulgarie ont le même point de vue et qu'ils croyaient que la Turquie ne partage pas les valeurs de l'UE. "La répression post coup d'état en Turquie en est une preuve évidente", a-t-il ajouté.
Le diplomate autrichien a souligné que l'Autriche avait toujours mis en garde la dépendance de l'UE vis-à-vis de la Turquie. Il a insisté que l'UE devrait protéger elle-même ses frontières extérieures et décider ses politiques migratoires.
Le Parlement européen a demandé le 24 novembre dans une résolution à l’Union européenne de suspendre les négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’UE suite aux purges menées par Ankara dans le sillage du coup d’Etat manqué du 15 juillet.
Ankara a officiellement arrêté plus de 37.000 personnes et destitué 110.000 fonctionnaires.
La Turquie a lancé des négociations formelles d’adhésion à l'Union européenne en 2005, mais en raison de l'opposition de certains pays européens, le dossier turc n'a toujours pas abouti.
