En Turquie, la police a interpellé, dans la nuit de jeudi à vendredi, les deux dirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) et 13 autres parlementaires appartenant à la même formation politique.
Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag ont été arrêtés à leur domicile à Diyarbakir, dans le sud-est du pays, par la police turque.
Figen Yuksekdag est actuellement soumise à un interrogatoire à Ankara.
A 1:30 du matin, vendredi, Selahattin Demirtas a écrit, sur son compte Twitter, que les forces de police venaient d’entrer dans sa maison et qu’il allait bientôt être arrêté.
Les dirigeants du HDP sont accusés d’avoir fait des propagandes pour le compte du Parti des travaillistes du Kurdistan, PKK, et aussi pour avoir incité à la violence lors des manifestations sanglantes en 2014.
Selon l’agence de presse officielle turque Anadolu, les membres du parti prokurde ont été arrêtés après qu’ils eurent refusé de répondre aux questions de la police.
Le HDP a posté sur son compte Twitter une vidéo qui semble montrer l’interpellation de Mme Yüksekdag à son domicile à Ankara. « Votre procureur est un bandit et vous aussi êtes des bandits ! », crie la co-dirigeante du parti à l’endroit des policiers.
En été, la police turque a arrêté 17 autres membres du Parti démocratique des peuples, lors des assauts en série contre les bureaux de ce parti à Istanbul.
Ankara accuse depuis longtemps les membres du HDP d'être liés au PKK, une organisation armée qualifiée de terroriste par la Turquie, mais également par les États-Unis et l'Union européenne.
En mai, le Parlement turc a voté la levée de l'immunité des députés menacés de poursuites judiciaires.
La Turquie est secouée par une vague de tensions politiques et une vaste purge, menée sous prétexte de la lutte contre le terrorisme.
Le lundi 31 octobre, la police turque a fait une descente aux domiciles de plusieurs journalistes du quotidien d’opposition Cumhuriyet.
Une douzaine de journalistes dont le rédacteur en chef du quotidien ont été arrêtés.
