Reportage de Ali Musawi
Qayyarah a été libérée des mains du groupe terroriste Daech qui a fui en laissant les cadavres de ses combattants pourrir dans les rues. C’était autrefois une ville animée de 40 000 habitants, mais il n'en reste aujourd’hui que des décombres.
Si les habitants sont soulagés que les deux ans pendant lesquels Daech avait la mainmise sur la ville soient désormais terminés, beaucoup ressentent encore l’horreur que les terroristes leur ont fait vivre.
« Ils nous ont tout fait subir. Nous étions terrifiés à l’idée qu’ils massacrent nos enfants. Ils décapitaient des gens et jetaient leurs corps avec les ordures. C’était horrible. Nous ne laissions pas les enfants sortir de chez nous car Daech trouvait toujours une raison pour les tuer. Ils ont assassiné de nombreuses personnes et en ont enlevé beaucoup d’autres, qui n’ont jamais été retrouvées », témoigne Umm Mohammad, habitante de Qayyarah.
Il semble que les daechistes aient voulu se venger des gens qui se sont soulevés contre eux et ont aidé l’armée irakienne.
Pour ajouter encore à l’horreur, les terroristes ont déversé de l’essence dans les rues et ont mis le feu aux puits de pétrole pour s’assurer que les habitants soient incapables de reconstruire leurs vies détruites.
« Ils ont fait sauter les puits de pétrole avant de s’enfuir juste pour faire du mal aux gens. Ici, c’est une zone résidentielle et les gens ont dû quitter leurs maisons pour échapper aux vapeurs toxiques et aux déversements d’hydrocarbures dans les rues. Un homme est mort en s’étouffant à cause de la fumée », raconte Ali Hussein Ali, habitant de Qayyarah.
En dépit de toutes les atrocités que Daech leur a fait subir ces deux dernières années, les habitants de Qayyarah tentent de reprendre une vie normale, maintenant que les terroristes ont quitté la ville.
Les gens ici essaient tant bien que mal de faire revivre la Qayyarah d’avant Daech. Ils reconstruisent les maisons, rouvrent les commerces et effacent les traces de la guerre. Mais pour beaucoup d’habitants, la possibilité de vivre une vie normale ne restera qu’un rêve tant que le groupe terroriste continuera à arpenter les rues de Mossoul en toute liberté.