Un expert militaire russe vient de déclarer que la constitution d’une coalition anti-terroriste chinoise avec le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Pakistan était le signe d’importantes évolutions à venir dans les politiques étrangères de Pékin.
Selon Radio Azadi depuis Douchanbé, l' expert militaire russe, Alexander Guletz a en effet affirmé : « La constitution d’une coalition militaire anti-terroriste entre la Chine et les trois pays musulmans que sont le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Pakistan montre que Pékin entreprend de grandes modifications pour sa politique extérieure."
Guletz a ajouté : « L’Afghanistan et le Pakistan ont été pendant longtemps sous influence américaine et le Tadjikistan fait partie des pays sous domination russe; pour dire : la plus grande base militaire russe est installée sur le sol tadjik! »
L’expert russe a alors précisé que si l’entente se concrétisait véritablement, cela voudrait dire que Pékin va abandonner sa prétendue « politique de neutralité » dont il s'en félicite depuis des années!
Il faut rappeler que la Chine s’est abstenue jusque-là à adhérer à une quelconque organisation ou union militaire.
Guletz qui a rappelé la présence des forces de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis en Afghanistan et l’alliance militaire qui lie le Tadjikistan à la Russie, a alors expliqué : « La question qui se pose ici est de savoir comment la Chine va elle lancer ses activités anti-terroristes sur les territoires en question ? »
L’expert russe en tire alors la conclusion suivante : « On en déduit donc que la Chine cherche à jouer un rôle clé dans le maintien de la sécurité régionale. Ce qui entraînera certainement pour elle, beaucoup de frais et beaucoup de responsabilités. Il semble en effet que ce pays cherche à être considéré comme une superpuissance régionale. »
Guletz a ajouté ensuite que la prochaine étape sera pour la Chine d’assurer la sécurité sur la grande Route de la Soie et de garantir ses intérêts économiques sur le territoire des pays qui figurent sur le tracé de cette Route.
L’expert a continué en ce sens : « Après l’effondrement de l’URSS, la Chine a voulu étendre progressivement son influence économique dans la région. Là, elle cherche à défendre ses intérêts économiques dans les pays se situant sur la Route de la Soie en empêchant que les groupes terroristes y portent atteinte. »
La Russie n’a pas encore réagi de manière officielle à la constitution de cette coalition. Il semble même qu’elle ne veut pas y prêter grande attention.
Quant aux Américains, le porte-parole du Département d’Etat, Mark Toner a lui qualifié l'entente de « pas positif » indispensable à cette région où : « Il y aurait encore beaucoup à faire" et où " tous les pays" resteraient "vulnérables face au terrorisme et à l’extrémisme »!