Des sénateurs souhaitent que le gouvernement Obama mette en œuvre des mesures de rétorsion contre les prétendues attaques informatiques venues de pays comme l’Iran ou la Russie, a rapporté le magazine The Washington Examiner.
La requête était adressée à Christopher Painter, coordinateur du département d’Etat pour les problèmes liés au cyberespace, lors d’une séance de la commission des Affaires étrangères du Sénat.
« Dans le domaine informatique, nous sommes attaqués à chaque seconde », a déclaré le sénateur démocrate du Maryland, Ben Cardin. « Je comprends que l’on veuille utiliser des critères traditionnels pour déterminer si notre sécurité est compromise, mais dans le domaine informatique, il est possible qu’on ne le sache qu’une fois qu’il sera trop tard. »
Pour faire court, Cardin a dit que les Etats-Unis devraient instaurer une norme pour la sécurité informatique dans le cadre de l’article 51 de la Charte des Nations unies, qui affirme que les Etats ont le droit de répondre aux attaques physiques.
Painter a rétorqué que, bien que cela soit la politique globale des Etats-Unis, cela n’empêchait pas les piratages destinés à dérober des informations.
« Si l’on définit des lignes rouges explicites, on incite les acteurs à s’approcher au maximum de cette ligne rouge, puisqu’ils savent ne pas risquer de ripostes, » a expliqué Painter, disant que « l'ambiguïté stratégique » était importante.
Faisant référence à des attaques alléguées de la Chine, de l’Iran, de la Corée du Nord et de la Russie, le sénateur républicain du Colorado, Cory Gardner, a demandé si les normes anciennes reflétaient avec exactitude les menaces actuelles.
En réponse, Painter a dit qu’il était réticent à attribuer la responsabilité de ces attaques dans un cadre non confidentiel, en particulier celles concernant la Chine et à la Russie.
Il a ajouté que, dans le cas de l’Iran, les Etats-Unis avaient répondu par des sanctions économiques. Les Américains avaient en effet tiré prétexte de prétendues attaques informatiques iraniennes, qu’aucun début de preuve n’est venu étayer, pour justifier leurs mesures agressives contre ce pays.
Bien qu’en désaccord avec les sénateurs, Painter a toutefois appelé à la prudence : « Comprenez que la menace va perdurer, qu’elle évoluera et que nous devons être prêts à faire face à cette évolution. »