La Turquie, engagée dans une escalade verbale avec l’Union européenne a menacé que si l’accord sur l’exemption de visa pour les Turcs ne serait pas adopté, elle enverrait une vague de migrants vers l’Europe.
Alors que l’accord de 5.3 milliards de dollars signé entre Bruxelles et Ankara est dans l’impasse, la Turquie avertit que si ses ressortissants n'étaient pas autorisés à entrer en Europe sans visa, elle inonderait l’Europe de réfugiés.
Le conseiller du président turc, Burhan Kuzu, a menacé l’UE de lui envoyer des réfugiés si le Parlement européen n’approuvait pas la levée de l’obligation de visas pour les Turcs.
« Le Parlement européen s’apprête à discuter du rapport sur la libéralisation des visas vers l’Europe pour les citoyens turcs. Si la mauvaise décision est prise, nous enverrons les réfugiés », a menacé Burhan Kuzu.
La menace n’est pas nouvelle, mais elle est cette fois adressée au Parlement européen, qui a récemment envoyé un message clair : la Turquie ne doit pas s’attendre à la suppression du régime de visa tant qu’elle ne remplit pas toutes les conditions prévues.
Les déclarations de ce conseiller du président turc a suscité la réaction de Sophie in 't Veld, membre du groupe des Libéraux Démocrates qui a accusé Erdogan d’avoir tenté d’abuser de la faiblesse et du désaccord des Européens pour trouver une issue à la crise migratoire.
« Il s’agit d’une menace. L’Europe ne doit pas céder. La levée de visa doit être au profit des citoyens, et pas des dirigeants despotes, elle ne doit pas renforcer le pouvoir d’Erdogan », a-t-elle dit.
Dans ce contexte, le président turc a refusé de modifier sa loi antiterroriste en échange d’une exemption de visas pour ses citoyens voulant se rendre dans l'espace Schengen, mesure négociée dans le cadre de l'accord sur les migrants.
Selon Bloomberg, il a déclaré que son pays n’admettrait pas de mettre à la disposition de l’UE, les informations liées aux projets de logement et d’éducation à financier par les Européens.
« Vous plaisantez ? Quel projet ? Il n’existera aucun projet. Là, il y a 25 camps. », avait-il dit.