Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, a qualifié mercredi de "travail bâclé" les accords UE-Turquie signés en mars.
« C'est pour que, dans le fond, la Turquie nous aide à ce que les réfugiés ne viennent pas massivement par la mer ; c'est bien, avant ils risquaient leur vie et les mafias profitaient de leur malheur. Mais cela n'empêche pas que ça a été un travail bâclé et que cela laisse la solution entre les mains d'un pays tiers », a insisté le ministre, réputé pour son franc-parler, à la radio Cope.
M. Garcia-Margallo a par ailleurs jugé très insuffisants les efforts de l'Union européenne pour l'accueil des réfugiés, alors même que l'Espagne est critiquée pour n'en avoir reçu qu'un très faible nombre. « Nous devons tous reconnaître que l'effort que fait l'UE est très insuffisant », a insisté M. Garcia-Magallo, relevant que « le Liban, qui a un revenu par tête cinq fois moindre que l'UE, accueille un contingent syrien qui représente 25% de sa population ».
Mais le ministre a assuré que l'essentiel du problème venait du fait que l'identification et l'enregistrement des réfugiés se faisaient mal dans le premier pays de l'UE où ils arrivaient, en particulier en Grèce.
« Les centres d'accueil où doit s'effectuer cette identification ne fonctionnent pas », a-t-il dit.
En Espagne, de très nombreux représentants d'ONG ou de partis avaient dénoncé l'accord UE-Turquie en le qualifiant de "honte".
Le chef du gouvernement conservateur en fonction, Mariano Rajoy, avait été malmené début avril par une majorité de partis à la chambre des députés qui jugeaient honteux que l'Espagne n'ait alors accueilli que 18 réfugiés depuis le début de la crise des réfugiés en Europe, alors que le pays s'était engagé à en recevoir au minimum 16 000.
Source : Romandie