Amnesty International a qualifié vendredi 11 mars de « marchandage honteux » l’accord négocié lundi entre l’Union européenne et la Turquie sur l’accueil des réfugiés syriens.
Le principe de ce plan, négocié entre Berlin et Ankara, consiste à renvoyer vers le territoire turc les demandeurs d’asile arrivés illégalement en Grèce et à accueillir en échange les Syriens présents dans les camps sur place, dans le cadre d’une procédure contrôlée par l’ONU, sur une base de « un pour un ».
L’ONG de défense des droits de l’homme publie sur son site une lettre ouverte à François Hollande doublée d’une pétition, exhortant le président français à « renoncer à signer cet accord » qui « déshonorerait » la France et l’Union européenne.
« Un réfugié syrien ne pourra être accueilli en Europe que si un autre réfugié syrien a risqué sa vie en mer. En contrepartie, l’Union européenne ferme les yeux sur les violations des droits humains des réfugiés en Turquie. »
Par ailleurs, le président français François Hollande a exclu samedi la moindre concession à la Turquie sur les droits de l'Homme ou les visas de séjour de ses ressortissants dans l'Union européenne, en échange de garanties sur le contrôle des flux migratoires.
"Il ne doit y avoir aucune concession en matière de droits de l'Homme ou de critères de libéralisation des visas", a-t-il déclaré à la presse, avant la reprise la semaine prochaine à Bruxelles de difficiles négociations au sommet entre Ankara et les 28 pays de l'UE.