L'ONU a demandé aux pays développés de faire preuve de solidarité et d'accueillir un demi-million de réfugiés syriens d'ici trois ans.
L'ONU a demandé mercredi aux pays développés de faire preuve de solidarité et d'accueillir un demi-million de réfugiés syriens d'ici trois ans, alors que sur le terrain, les troupes du régime de Damas intensifient leur offensive contre le groupe Etat islamique.
Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré que la crise des réfugiés syriens exigeait "une hausse exponentielle de la solidarité mondiale", à l'ouverture à Genève d'une conférence internationale destinée à trouver des pays d'accueil.
"Nous sommes ici pour répondre à la plus grande crise de réfugiés et de déplacés de notre temps", a-t-il dit. "Ceci exige une hausse exponentielle de la solidarité mondiale", a-t-il ajouté devant les représentants de plus de 90 pays.
M. Ban a indiqué qu'au moins 480.000 Syriens, soit 10% du total des réfugiés et déplacés qui ont fui le conflit en Syrie, avaient besoin de trouver un pays tiers au cours des trois prochaines années.
"Les voisins de la Syrie ont fait preuve d'une hospitalité exceptionnelle", a-t-il souligné. Le Liban, a-t-il rappelé, a accueilli plus d'un million de Syriens, la Turquie plus de 2,7 millions et la Jordanie plus de 600.000.
Mais selon un rapport publié mardi par l'ONG britannique Oxfam, les pays riches n'ont réinstallé que 67.100 réfugiés syriens, soit 1,39% du total. "Lorsqu'il est bien géré, l'accueil de réfugiés est un gain pour tout le monde", a souligné M. Ban.
Les réfugiés "apportent de nouveaux talents et de nouvelles expériences à une main d'œuvre vieillissante. Les tentatives visant à les diaboliser sont non seulement offensantes mais factuellement incorrectes", a-t-il dit.
M. Ban a rappelé que l'ONU cherchait à trouver une solution politique au conflit qui est entré dans sa 6e année et a déjà fait plus de 270.000 morts. "Mais en attendant que ces négociations portent leur fruits, le peuple syrien et la région font encore face à une situation désespérée", a-t-il souligné. "Le monde doit aller de l'avant, avec des actions concrètes et des engagements. Tous les pays peuvent faire plus (...) Le monde ne peut pas les laisser tomber", a-t-il conclu.
Le Haut commissaire aux réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi, a pour sa part souligné que les conditions de vie dans les pays voisins de la Syrie étaient "de plus en plus difficiles". Il a indiqué que quelque 90% des réfugiés syriens vivaient sous le seuil de pauvreté et qu'au moins 10% d'entre eux étaient considérés comme "extrêmement vulnérables".
"Ce sont ces quelque 480.000 réfugiés que nous estimons être très, très vulnérables", a-t-il précisé. Dans une allusion à l'accord conclu entre l'Union Européenne et la Turquie sur le renvoi de nouveaux migrants qui arriveraient en Grèce, il a déclaré: "Nous ne pouvons pas répondre à une crise de réfugiés globale (...) en fermant des portes et en dressant des barrières". Sur ce point, M. Ban a exprimé une opinion plus nuancée, en déclarant "apprécier réellement" cet accord qu'il a qualifié de "bon début". M. Grandi a simplement répondu qu'il "faudra voir comment cela évolue dans les prochains mois".