« Le Pentagone va soumettre dans les prochaines semaines ses propositions au président Barack Obama pour renforcer le soutien militaire américain aux forces irakiennes », a indiqué vendredi le chef d'état-major interarmées, le général Joe Dunford.
« Nous avons une série de recommandations dont nous allons discuter avec le président dans les semaines à venir », a expliqué le général lors d'une conférence de presse au Pentagone, au côté du secrétaire à la Défense Ashton Carter.
« Le secrétaire à la Défense et moi-même pensons tous les deux qu'il va y avoir une augmentation des forces américaines en Irak, mais aucune décision n'a été prise. Il s'agit notamment de définir les moyens à déployer pour faciliter la reprise de Mossoul, deuxième ville du pays, par les forces irakiennes », a-t-il souligné.
Ces déclarations interviennent alors que l'armée irakienne et les forces populaires ont déjà lancé les opérations de libération de Mossoul, lesquelles se sont soldées par la libération de plusieurs localité.
Le Pentagone a déployé officiellement 3.870 soldats en Irak. Mais le nombre réel est beaucoup plus important, environ 5.000 selon des informations de presse que le général Dunford n'a pas démenties vendredi matin. Le renforcement des moyens militaires américains en Irak est un sujet sensible pour l'administration américaine, Obama ayant promis de ne pas déployer de forces terrestres en Irak. Il est aussi un sujet délicat en Irak dont les responsables et les formations politiques s'opposent à tout nouveau déploiement américain.
Le Hezbollah d'Irak a dénoncé tout nouveau déploiement de troupes US en Irak à titre d'une agression, assurant qu'il le combattrait.
Le général Dunford, comme le secrétaire à la défense Ashton Carter, ont par ailleurs prévenu que la bataille contre le groupe Daech ne se jouerait pas seulement sur le terrain militaire en Irak et en Syrie.
« Si tous les pays qui ont des ressortissants avec les terroristes ne coopèrent pas en matière de police et de renseignement (...) nous n'aurons pas la vision suffisante pour prévenir des attaques comme celles de Bruxelles », a estimé le général.
« Le renseignement et la coopération policière sont des ingrédients cruciaux de la lutte contre Daech, dans les pays européens en particulier », a renchéri Ashton Carter comme pour justifier le refus de Washington de procéder à un retour armée en Irak.