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Ankara, confronté à une série de crises internes et régionale, perd l'espoir d'adhésion à l'UE

Les femmes couvrent leurs visages après l'usage du gaz lacrymogène par la police pour disperser les partisans devant le siège du quotidien turc Zaman à Istanbul, le 5 mars 2016 ©AFP

En Turquie, les attentats terroristes en série font le cauchemar de l'AKP, parti au pouvoir.

Le danger de l'infiltration des terroristes à l'intérieur de la Turquie, l'intensification des protestations et des critiques de plus en plus virulentes de l'opposition, le mécontentement généralisé du bilan décevant du gouvernement du président Erdogan, la répression des opposants et le nouveau tour d'hostilité entre Ankara et les Kurdes sont autant d'éléments qui menacent le gouvernement turc à l'intérieur du pays.

En même temps, sur le plan régional, les Etats-Unis et la Russie semblent se rapprocher plus qu'avant aux Kurdes en Syrie, tandis que l'armée régulière syrienne continue sa progression dans le nord de la province de Lattaquié, à proximité des frontières turques.

Soutenue par la Russie et les combattants de la Résistance, l'armée syrienne resserre l'étau autour des positions du Front al-Nosra (branche syrienne d'al-Qaïda) et Ahrar al-Cham, deux organisations soutenus depuis longtemps par Ankara.

L'ensemble de ces problèmes internes et externes, ainsi que l'implication accrue d'Ankara dans les affaires liées à la Syrie et aux Kurdes, ont eu des conséquences négatives sur la situation économique de la Turquie et menacent la croissance turque, tandis que le pays s'enfonce davantage dans son isolement politique tant au niveau régional qu'international, sans oublier les différends entre Ankara et les gouvernements européens au sujet de la crise des migrants.

En réaction à cette situation difficile, le président turc Recep Tayyip Erdogan critique la Russie et les gouvernements occidentaux pour ce qu'il considère comme soutien aux "terroristes kurdes".

En outre, avec les avertissements du département d'Etat américain qui déconseille à ses ressortissants le voyage en Turquie, ou la fermeture des représentations diplomatiques de l'Allemagne à Ankara et Istanbul pour des risques d'attentats, la Turquie subit aussi des pressions diplomatiques de ses alliés au sein même de l'Otan.

Alors que le gouvernement d'Ankara essaie de se servir du levier des migrants syriens pour exercer des pressions sur l'Union européenne, la chancelière allemande Angela Merkel  refusé un chèque en blanc à la Turquie pour résoudre la crise migratoire, en soulignant clairement que l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne n'est "absolument pas à l'ordre du jour". Mme Merkel a aussi souligné que l'Europe devait rester ferme face à Ankara sur ses valeurs démocratiques, alors que le pouvoir turc est accusé de dérive autoritaire.    

A Ankara, ces nouvelles frustrants qui viennent d'Europe signifient que le rêve de la Turquie d'adhérer à l'Union européenne ne sera pas réalisable avec un projet de coopération pour résoudre la crise migratoire.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV