La Cour constitutionnelle turque a jugé jeudi que les droits de deux journalistes d'opposition réputés, incarcérés depuis trois mois, avaient été bafoués, ce qui pourrait déboucher sur leur libération avant l'ouverture de leur procès, ont annoncé les médias locaux.
Can Dündar, rédacteur en chef de Cumhuriyet, l'un des principaux journaux d'opposition, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, ont été inculpés pour espionnage et divulgation de secrets d'Etat et écroués le 26 novembre 2015.
En cause, la diffusion en mai d'une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des terroristes syriens.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait qualifié cet acte de trahison et promis avec colère lors d'un entretien à la télévision que M. Dündar allait payer le prix fort.
Avec ce jugement de la Cour constitutionnelle, une cour criminelle pourrait décider de remettre immédiatement les deux hommes en liberté, selon des experts juridiques, cités par la presse.
Une campagne internationale avait été lancée pour la libération des deux journalistes, emprisonnés à la prison de Silivri, une lointaine banlieue d'Istanbul.
L'ouverture de leur procès avait été fixé au 25 mars à Istanbul.