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Zoom Afrique du 20 juin 2024

Les titres de la rédaction :

  • Burkina Faso : TV5Monde suspendu pour 6 mois
  • Algérie : le groupe Souakri injecte 750 millions $ dans le maraîchage
  • Lithium : le premier producteur africain attire un nouvel acteur non chinois
  • Côte d’Ivoire : AGL Group inaugure "Yiri", son nouveau centre d’innovation régional

Les analyses de la rédaction :

1. Burkina : l’armée dément les rumeurs sur des présumées mutineries dans certaines casernes 

Dans un communiqué publié mardi 18 juin 2024, l'état-major général des Armées du Burkina a démenti les rumeurs sur des mutineries ou des mouvements d’humeur des soldats au sein des casernes militaires. Selon la même source, il ne s’agit que d’« informations mensongères » véhiculées par des groupuscules d’individus « aux desseins funestes ». Une mise au point qui intervient sur fond de spéculations sur la situation à Ouagadougou depuis les incidents sécuritaires de la semaine dernière qui ont secoué la capitale burkinabè. 

C’est une mise au point attendue depuis quelques temps au Burkina mais aussi dans la sous-région où toutes sortes d’informations aussi alarmantes que rassurantes se sont multipliés ces derniers jours, particulièrement sur les réseaux sociaux, sur la situation au sein de l’armée mais également concernant le Président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré. 

Dans un communiqué publié ce mardi, l'état-major général des armées a assuré qu'il n'y pas de mouvements d'humeur ni de mutineries dans des casernes militaires, contrairement aux informations mensongères véhiculées par des groupuscules mal intentionnés. "Depuis quelques temps, des rumeurs sur les réseaux sociaux font état de mouvements d’humeur et de mutineries dans certaines casernes militaires. Ces informations infondées et mensongères sont l’œuvre d’individus et de groupuscules mal intentionnés, aux desseins funestes", indique le communiqué qui ajoute que "le Chef d’état-mMajor général des armées rassure les vaillantes populations qu’il n’en est rien". 

Selon l’état-major, "ces allégations visent à semer le doute, à créer la psychose dans l’opinion publique, et à démoraliser les troupes fortement engagées dans le combat de libération de notre peuple". Et d’ajouter que "les forces combattantes restent, pour leur part, focalisées sur les opérations de reconquête du territoire". 

Dans le communiqué, le chef de l’armée burkinabè a saisi l’occasion pour remercier le peuple burkinabè pour "son soutien constant" avant d’appeler les citoyens "à vaquer à leurs occupations en toute quiétude et à toujours faire confiance aux FDS et aux VDP, qui veillent chaque jour à leur sécurité". 

Il faut dire que ces rumeurs se sont amplifiées depuis la semaine dernière suite à plusieurs incidents sécuritaires à Ouagadougou avec des tirs entendus dans plusieurs coins de la capitale et un tir d’obus qui a visé le siège de la télévision nationale vers le siège de la Présidence. Ces incidents se sont déroulés au lendemain d’une nouvelle attaque meurtrière revendiquée par un groupe terroriste, Katiba Hanifa, le 11 juin dernier à Mansila, près de la frontière nigérienne et qui aurait fait plus d’une centaine de morts parmi les soldats burkinabè. Le gouvernement n’a pas encore officiellement parlé de cette attaque terroriste bien que les images et témoignages de l’assaut ont vite fait le tour des réseaux sociaux et des médias internationaux. 

Aussi, le fait que le Président IB disparaisse quelques jours des radars de l’info a vite fait d’amplifier les rumeurs sur la situation critique à Ouagadougou même si depuis, il a fait deux apparitions notamment le vendredi dernier lors d’une opération de don de sang et dimanche lors de la fête de la Tabaski. 

En attendant donc celle du gouvernement de transition, l’armée a pris les devants pour mettre fin aux rumeurs et autres spéculations sur la situation au sein des casernes militaires. Il reste à savoir si cela va faire taire lesdites rumeurs d’autant que la communication officielle est restée jusque-là assez laconique, offrant un terrain fertile à l’amplification des rumeurs et autres extrapolations. 

2. Tchad : l’explosion d’un dépôt de munitions à N'Djamena rappelle celui de Beyrouth 

Au Tchad, l’incendie suivi de fortes explosions d’un dépôt de munitions au camp de la réserve stratégique à Goudji, dans la nuit du mardi 18 juin 2024, a fait neuf morts et quarante-six blessés admis à l'hôpital, ont annoncé mercredi les autorités tchadiennes. Le Président Mahamat Idriss Deby, qui s’est rendu en milieu de journée sur les lieux du tragique incident, a annoncé que la situation est « totalement maîtrisée » et que des mesures seront prises pour éviter ce genre de drame à l’avenir. Une enquête a également été ouverte pour déterminer les circonstances de l’incendie et situer les responsabilités. 

C’est dans la soirée du mardi 18 juin 2024 que l’incendie s’est déclaré dans un dépôt de munitions au camp de la réserve stratégique à Goudji, un quartier de la capitale N'Djamena. L’incendie a été suivi par de fortes explosions ainsi que d’assourdissantes déflagrations provoquant une véritable panique dans la ville. Des images ahurissantes du feu ainsi que de la fumée qui s’élevaient dans le ciel, éclairé par les flammes, ont amplifié la psychose au sein de la population d’autant que les déflagrations ont fait atterrir des munitions dont certaines qui n’ont pas encore explosées, jusqu’aux habitations se situant dans les quartiers environnants. 

Les autorités et les services de sécurité et de protection civile ont vite réagit et dans la nuit même alors que le feu n’était pas encore circonscrit, le ministre d’État et porte-parole du gouvernement a été un des premiers à donner les informations sur ce qui se passe réellement pour éviter les rumeurs folles qui commencent déjà à se répandre sur les réseaux sociaux.  

Suite au drame, des mesures ont été vite prises pour prévenir tout danger avec notamment la suspension temporaire des activités au niveau de l’aéroport Hassan Djamouss, situé tout près. 

Ce mercredi matin, le Président tchadien s’est rendu sur les lieux du sinistre pour constater l’ampleur des dégâts et encourager les équipes de secours et de recherche. Il a par la suite visité les blessés admis au Centre hospitalo-universitaire de Référence nationale (CHU-RN) au chevet des blessés. Le Chef de l’État a rassuré que la situation est totalement maîtrisée et appelé au calme. Il a aussi annoncé qu’une enquête est en cours pour déterminer la cause et situer les responsabilités et a ordonné la prise en charge intégrale des blessés. "On doit tirer des leçons en ce qui concerne la construction des magasins de munitions en pleine ville", a déclaré Mahamat Idriss Deby Itno. 

Par ailleurs, plusieurs membres du gouvernement ont animé un point de presse dans cette même journée pour faire le point sur la situation. Le ministre de la Santé publique, Dr Abdelmadjid Abderahim, a annoncé le bilan provisoire du drame ainsi que les mesures qui ont été prises pour les victimes. Il a annoncé que  46 blessés ont été admis à l'hôpital et que 9 personnes sont décédées. "Les autorités tchadiennes ont réagi rapidement pour maîtriser la situation et apporter les soins nécessaires aux blessés", a-t-il assuré. 

De son coté, le ministre des Armées, le général Issakha Malloua Djamous, a indiqué que  toutes les équipes de déminage sont en "alerte maximale", afin de gérer efficacement la situation et prévenir d'éventuelles nouvelles explosions car, a-t-il ajouté, "la rapidité et l'efficacité des démineurs sont cruciales dans ces moments de crise". 

Le patron de l’Armée tchadienne a saisi l’occasion pour rappeler l'évolution du site de la poudrière au fil des années. "Il y a 10, 20, 30 ans, la poudrière était dans la brousse. Maintenant, le site est situé en pleine ville", a-t-il dit. 

Le ministre des Armées affirme que "cette transformation met en exergue les risques accrus pour la population urbaine proche des installations militaires". 

Selon les explications du général Djamouss, malgré les risques, "les démineurs ont travaillé sans protection" pour sécuriser la zone. Et d’ajouter que les équipes de déminage poursuivent leur action sur le terrain où la profondeur du caractère ainsi que l’importance des dégâts matériels témoignent de l’ampleur des explosions. 

3. Sénégal : quand France 24 reflète le mépris de l’Élysée par rapport aux Africains 

Le chef de l’État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et son homologue français, Emmanuel Macron, se tournent autour depuis le 3 avril dernier, date à laquelle le nouveau président sénégalais a été officiellement installé. Très rapidement Diomaye Faye a pris son avion pour aller presque dans tous les pays de la région, du voisinage aux pays de l’Alliance du Sahel qui ont rompu avec la France. Suffisant pour faire monter les supputations et conjectures sur les liens avec Paris. Le président sénégalais est resté fidèle à ses engagements : l’Afrique d’abord, pour jeter les bases d’une vraie union africaine, les autres après. La France ce sera ce mercredi 19 juin, à travers un déjeuner avec Macron. Mais la chaîne d’informations France 24 a failli gâcher la fête. 

"Le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye en France ce mercredi pour sa première visite hors d’Afrique", a écrit la chaîne française pour informer de la première visite très attendue de Diomaye Faye. Tout le monde aura remarqué l’absence du traditionnel "président de la République" ou "son excellence" en parlant du chef de l’État sénégalais. Une bourde diplomatique qui a été encaissée par la chaîne publique RTS (Radiodiffusion Télévision Sénégalaise) comme une offense au président de la République, au peuple sénégalais. 

Et la réplique a été cinglante à travers un Tweet qui a dû faire beaucoup de bruit à France 24 et certainement jusqu’au palais de l’Élysée. "Son Excellence M. Bassirou Diomaye_Diomaye, Président de la République, est attendu à Paris ce mercredi pour participer au Forum mondial sur la souveraineté et l’innovation vaccinales, organisé par GAVI et l’Union africaine. Par la suite, il accordera un entretien au Français Emmanuel Macron", a rectifié la RTS.

Réponse du berger à la bergère, retour à l’envoyeur, etc. Bon, accorder un entretien à Macron alors qu’il est chez lui, là la RTS a, à juste titre, frappé bien fort. On le mettra sur le compte de la réaction à chaud qui rappelle celle d’Algérie Presse Service suite aux reportages de France 24 sur l’affaire Nahel et les feux de forêt en Algérie. Ce qui est certain c’est que c’est une sacrée volée de bois vert envoyée par Dakar après une dangereuse glissade aux allures d’étincelle dans ce contexte très explosif pour Paris. 

Il est de coutume que les présidents sénégalais programment rapidement un voyage vers l’ancienne puissance coloniale dès leur investiture. Faye lui, dans la droite ligne de ses convictions souverainistes et panafricanistes, a fait les choses à l’envers. Il va en France principalement pour participer au Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales. Ce n’est donc pas une visite officielle et encore moins une visite d’État, cela viendra certainement mais on n’en est pas encore là. 

Tout cela pour dire que le président français était impatient d’avoir son tout premier entretien avec son homologue sénégalais. D’autant plus que cette rencontre intervient après des bruits très inquiétants sur la sortie du Franc CFA et le départ des militaires français stationnés au Sénégal, des bruits assumés publiquement par le bouillant Premier ministre Ousmane Sonko.

En effet l’ex-président Macky Sall avait noué des liens très solides avec la Turquie, la Chine, etc. Mais dans cette reconfiguration de l’Afrique pour cheminer vers une Zone de libre-échange continentale (ZLECA) la France perdra encore plus de positions, forcément.  

Le Chef de l’État sénégalais devait déjeuner ce jeudi avec son homologue français. Au menu de ce tête-à-tête, la possibilité de mettre sur la table plusieurs dossiers notamment la question de la présence des militaires français au Sénégal, le FCFA mais également les nouvelles perspectives économiques entre les deux pays. Alors, c’est peut-être le moment pour Paris de mettre sa légendaire arrogance et son mépris envers les Africains de côté ou alors de continuer à creuser sa propre tombe. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV