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Zoom Afrique du 28 février 2024

Zoom Afrique du 28 février 2024

Les titres de la rédaction :

  • Burkina Faso : un projet de 200 millions $ pour stimuler le sous-secteur de l’élevage
  • Pétrole : Le Nigeria au 2e rang des pays enregistrant les coûts de production les plus élevés du globe
  • Un nouveau navire, le MV Mpungu, mis à l’eau par l’Ouganda pour les liaisons fluviales avec le Kenya et la Tanzanie
  • Port de Cotonou : un rebond du trafic attendu après la levée des sanctions de la CEDEAO

Les analyses de la rédaction :

1. Union africaine : « Rien ne justifie les souffrances inouïes infligées par Israël à Gaza » 

La représentante de l’Union africaine lors d’une audience tenue par la Cour Internationale de Justice estime que l’escalade des exactions d’Israël et son mépris pour les décisions de la Cour sont le résultat de son impunité permanente. 

C’est ce qui ressort de son exposé oral lors d’une audience tenue par la Cour Internationale de Justice à La Haye, aux Pays-Bas, suite à une requête d’avis consultatif émanant de l’Assemblée générale des Nations unies, concernant les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans les territoires palestiniens occupés. 

« Rien ne justifie les souffrances inouïes qu’Israël inflige aux habitants de Gaza, en les privant de nourriture et d’eau, alors que se poursuivent les destructions catastrophiques résultant du ciblage d’habitations et de lieux de culte », a déclaré Gueldich. 

La représentante de l’Union africaine a rappelé que les États membres de l’UA maintiennent leur soutien à la cause palestinienne, car ils éprouvent encore eux-mêmes la souffrance de l’occupation et de la colonisation que l’Occident a fait subir à leurs terres pendant plusieurs générations. 

Gueldich a condamné les violentes attaques militaires israéliennes visant à contraindre les Palestiniens de Gaza à une migration forcée et à créer de nouvelles conditions de « nakba », pour effacer de manière catastrophique la présence palestinienne de ses terres. 

Elle a rappelé qu’il y a quelques semaines, la Cour a reconnu la terrible réalité à laquelle sont confrontés les Palestiniens de Gaza, par le biais de mesures conservatoires, suite au recours intenté devant elle par l’Afrique du Sud, qui accuse Israël d’être impliqué dans un génocide. 

Elle a souligné que les Palestiniens sont, depuis près d’un siècle, victimes de déplacements, de meurtres, d’apartheid, de restrictions, de blocus, de guerres et d’escalade de la violence de la part d’Israël, la dernière en date étant la machine de guerre lancée contre Gaza. 

Cela coïncide avec l’expiration du délai d’un mois accordé à Israël par la Cour internationale de justice - la plus haute instance judiciaire des Nations unies -, pour présenter un rapport sur l’étendue de l’application des mesures conservatoires indiquées dans l’arrêt du 26 janvier, à savoir prendre des mesures visant à prévenir les actes à caractère génocidaire contre les Palestiniens et à améliorer la situation humanitaire dans la Bande de Gaza, assiégée par Israël depuis 17 ans, dans le cadre du recours pour « crime de génocide » intenté contre Israël par l’Afrique du Sud. 

Les arrêts rendus par la Cour, qui tranche les différends entre États, sont juridiquement contraignants, mais elle ne dispose d’aucun moyen pour les faire appliquer. 

Le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar a également appelé, à tenir « l’entité occupante pour responsable de ses horribles crimes contre le peuple palestinien ». 

La Tunisie a appelé la communauté internationale, mardi, à « forcer » Israël à mettre en œuvre la décision de la Cour internationale de Justice concernant les « mesures temporaires » pendant sa guerre dans la bande de Gaza. 

C’est ce qui ressort d’un discours enregistré prononcé par le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar, lors d’une réunion de haut niveau à la 55e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, tenue à Genève, selon un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères. 

Le ministre a indiqué que la Tunisie « souligne la nécessité pour la communauté internationale de forcer l’entité occupante à mettre en œuvre la décision de la Cour internationale de Justice concernant les mesures temporaires qui doivent être prises dans le cadre du procès intenté à son encontre par la République d’Afrique du Sud. 

Il a ajouté que la décision de la Cour internationale de Justice “appelle à l’abstention immédiate de tous les crimes génocidaires commis par l’entité sioniste contre les Palestiniens et à la fourniture d’une aide humanitaire d’urgence à Gaza”, selon le communiqué. 

Le 29 décembre 2023, l’Afrique du Sud a déposé une plainte de 84 pages, présentant la preuve qu’Israël a violé ses obligations en vertu de la Charte des Nations Unies et a été impliqué dans “la commission d’actes de génocide contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza”. 

Le 26 janvier, la Cour internationale de Justice (la plus haute instance judiciaire des Nations Unies) a ordonné à, Tel-Aviv, de prendre des mesures pour prévenir le génocide contre les Palestiniens et améliorer la situation humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée par Israël. 

Le ministre tunisien des Affaires étrangères a souligné que “l’exposition continue du peuple palestinien inébranlable à Gaza à une agression brutale qui a fait près de 30 000 morts et 68 000 blessés, pour la plupart des femmes et des enfants, fait de cette agression un crime de génocide”. 

Le ministre a appelé à “œuvrer pour forcer l’entité occupante à mettre un terme une fois pour toutes à son agression brutale, et à mettre fin à son occupation continue depuis plus de 75 ans, à son blocus imposé dans la bande de Gaza et dans l’ensemble des territoires palestiniens.” 

Il a également insisté sur la nécessité de tenir “l’entité sioniste pour responsable de ses horribles crimes contre le peuple palestinien”. 

Israël mène une guerre dévastatrice contre la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023, faisant des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des femmes et des enfants, en plus d’une catastrophe humaine sans précédent et d’une destruction massive des infrastructures de l’enclave, selon les autorités palestiniennes et l’ONU. 

2. RDC : toujours pas de sanctions contre Kigali 

Malgré son agression contre la RDC, le Rwanda ne sera pas sanctionné par la France. C’est ce que l’on peut retenir de l’intervention, mardi 27 février 2024 devant l’Assemblée nationale, de Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État chargée du développement et des partenariats internationaux, qui répondait à la question du député Carlos Martens Bilomba, celle de savoir si le gouvernement allait procéder à des sanctions économiques et diplomatiques contre le Rwanda pour ses attaques militaires sur le territoire congolais. 

Dans l’indifférence générale, le sang coule en RDC avec plus de 8 millions de morts et 7 millions de déplacés, a dénoncé l’élu de La France insoumise, rappelant qu’à cause de l’agression rwandaise, le RDC est victime de graves violations du droit international et des droits de l’homme “crimes contre l’humanité, crimes de guerre, viols, exactions contre les enfants et les femmes, enrôlement forcé d’enfants soldats…). 

Face à cette situation, Carlos Martens Bilomba a demandé au gouvernement français s’il va geler ses coopérations militaires avec le Rwanda, et procéder à des sanctions économiques et diplomatiques ? 

Dans sa réponse, Chrysoula Zacharopoulou, a comme toujours évité la question, rappelant simplement que la France avait (déjà) condamné la présence des soldats rwandais sur le sol congolais. 

‘Nous sommes très préoccupés par l’intensification des combats dans l’est de la RDC, en particulier autour de Goma. C’est avec la plus grande fermeté que nous avons condamné la poursuite des offensives du groupe M23, tout comme nous condamnons la présence des soldats rwandais sur le territoire congolais et leur soutien au M23. Nous soutenons les initiatives de paix pour la région des Grands Lacs et je salue particulièrement les efforts menés par l’Angola’, a-t-elle déclaré. 

Poursuivant que la semaine passée, Stéphane Séjourné, chef de la diplomatie française, a échangé avec ses homologues congolais et rwandais. ‘Le message était clair : nous appelons les deux pays à la désescalade et à la reprise du processus de paix’, a-t-elle dit. 

‘Il y a une semaine, la France a initié une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation et nous avons soutenu l’adoption des sanctions contre des responsables du M23 et des FDLR’, a rappelé Zacharopoulou, prétendant que son pays se tient fermement aux côtés des populations congolaises qui font face à ce drame humanitaire. 

Les combats continuent de faire rage et la Communauté internationale continue de garder le silence. 

La région est de la RDC est depuis plusieurs années le théâtre d’intenses combats entre l’armée congolaise et les groupes armés, notamment le M23, soutenu par le Rwanda selon le gouvernement congolais et des rapports des experts de l’ONU. Les affrontements se concentrent dans les environs de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. À Kinshasa, comme dans plusieurs autres villes du pays, des manifestations ont été organisées pour dénoncer ‘une guerre imposée et un génocide qui passe sous silence’, depuis trois décennies. Ces manifestations à Kinshasa et Lubumbashi (sud-est), ont visé la Monusco, la mission onusienne en RDC, et des ambassades des pays occidentaux, accusés de soutenir le Rwanda. 

3. Burkina : les services secrets déjouent l’assassinat de Traore

L’assassinat d’Ibrahim Traore avait été planifié par les comploteurs pour la soirée du 13 janvier, alors que le coup d’envoi du match de la 34e Coupe d’Afrique des Nations (CAN) était sur le point d’être donné, ont indiqué des sources à Africa Initiative. Les conspirateurs prévoyaient de commettre l’attentat à la bombe dans la résidence du capitaine, au centre de Ouagadougou, la capitale du pays. Ils avaient également prévu un autre plan d’assassinat pour le 14 janvier, qui consistait à attaquer un cortège gouvernemental. 

Les services de renseignement du Burkina Faso ont intercepté à l’avance les communications des comploteurs et ont fait échouer la tentative d’assassinat. Des agents du service de sécurité du gouvernement de transition ont arrêté les rebelles. Les sources d’African Initiative n’ont pas confirmé cette information, mais il est probable qu’une partie des comploteurs ait été piégée par un ‘faux cortège’. 

Les services de renseignement burkinabés enquêtent actuellement sur la tentative de coup d’État, l’un des principaux suspects étant l’oncle de Paul-Henri Sandaogo Damiba, un colonel pro-français qui a participé au coup d’État de 2022, a été brièvement à la tête du pays, puis a été renversé en octobre de la même année par le capitaine Ibrahim Traore. L’oncle de Damiba, selon les sources d’AI, financerait les opposants au régime de Traore, dans l’espoir de déstabiliser le pays et de s’emparer du pouvoir. 

Cette version est également étayée par le fait qu’un proche du président en disgrâce Damiba a emmené sa famille hors du pays le 11 janvier, quelques jours avant la tentative d’assassinat de l’actuel dirigeant Traore. Il est précisé que les membres de la famille ont voyagé avec des passeports togolais. 

L’interlocuteur d’AI a ajouté que la veille du coup d’État manqué, des mercenaires armés sont arrivés dans l’État voisin du Togo pour participer à l’opération visant à renverser le président burkinabé. 

Ce n’est pas la première fois que l’on tente d’éliminer le président Traore. Ce qui s’est passé montre que la vie du dirigeant burkinabé est en danger. Mais les services de renseignement burkinabés sont au top et montrent une fois de plus que le Burkina Faso est un pays indépendant. 

Les dirigeants actuels du Burkina Faso sont des partisans du ‘sankarisme’, les idées socialistes de transformation de l’État visant à parvenir à une véritable indépendance des États africains, qui ont été promues à l’origine par Thomas Sankara. Il a été qualifié de ‘président le plus honnête du monde’. Il est arrivé au pouvoir dans le pays lorsque celui-ci s’appelait encore la République de Haute-Volta, à la suite d’un coup d’État militaire soutenu par le peuple en 1983. Sankara a gouverné jusqu’en 1987, date à laquelle il a été assassiné, sous l’initiative de la France, lors d’un nouveau coup d’État de Blaise Compaoré. 

L’équipe de Traore – de jeunes officiers des forces spéciales qui ont défendu le Burkina Faso contre le terrorisme – est très populaire dans un pays fatigué de la corruption, de l’instabilité et du néocolonialisme. En même temps, on attend d’eux qu’ils obtiennent rapidement des résultats dans l’économie et qu’ils améliorent le niveau de vie du peuple burkinabé. Les idées du ‘sankarisme’ ne sont pas très populaires parmi l’élite française et occidentale. 

La flamme sankariste continue de brûler de mille feux. Le gouvernement burkinabé ainsi que le peuple sont sur leur garde contre les tentatives de déstabilisation du pays. 

Le Burkina Faso s’est tourné vers d’autres partenaires comme la Russie ou encore l’Iran non seulement pour assurer la victoire sur le terrorisme, mais aussi pour mener des réformes économiques efficaces, créer de nouveaux emplois et exploiter les ressources sur un pied d’égalité.  

Les partisans de Sankara au pouvoir sont en mesure de construire un nouveau Burkina Faso digne souverain et indépendant. Les tentatives externes de déstabilisation du pays ne peuvent rien, car l’unicité des Burkinabés est un mur incassable. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV