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Zoom Afrique du 2 juillet 2023

Zoom Afrique du 2 juillet 2023

Les titres de la rédaction :

  • L’Éthiopie a présenté une demande d’adhésion au groupe des BRICS (ministère des Affaires étrangères)
  • Afrique du Sud : BMW va investir 223 millions $ dans la production de la version hybride rechargeable de son modèle X3
  • La première mine de lithium du Ghana peut rapporter 6,6 milliards de dollars en 12 ans
  • Afrique de l’Est : le Kenya conduira les travaux de recherche de la FAO sur les légionnaires d’automne

Les analyses de la rédaction :

Affaire Nahel : le racisme anti-Afrique plus que jamais révélé

Le cas de Nahel en France n’en est pas le premier. Il y a deux semaines, le 14 juin, un cas similaire s’est produit dans la commune de Saint-Yrieix-sur-Charente, près d’Angoulême, dans le sud-ouest de la France. Il s’appelait Alhoussein Camara, un jeune Guinéen de 19 ans, sans casier judiciaire. D’après les premiers éléments de l’enquête, il a été touché par un tir lors d’un contrôle routier. Le policier responsable a été inculpé pour homicide volontaire. Le corps du jeune Alhoussein a été rapatrié à Conakry pour son enterrement.

Son frère aîné, Ibrahima Sory Camara, répond à RFI, juste après la mise en terre de la dépouille. « Alhoussein était un jeune, gentil.

 Il n’avait pas de problèmes… et l’imaginer, avec son décès... c’est quelque chose qui nous a vraiment marqués. Aujourd’hui, on a dû l’enterrer. Jusqu’à présent, on ne s’est pas remis.

Comme tout jeune Africain, comme tout jeune Guinéen, il était parti pour aider la famille. Il était parti pour le bien-être familial, son propre bien-être aussi. Se retrouver fauché de la sorte, c’est assez difficile, c’est assez compliqué. Tout ce que l’on peut demander, c’est que justice soit faite.

On ne doit jamais mourir à cause du refus d’obtempérer. Ici, en Guinée, peut-être que ce n’est pas un pays démocratique, mais jamais vous n’entendrez que quelqu’un est décédé ou bien a été assassiné à cause d’un refus d’obtempérer. Du côté de la France, un pays considéré comme étant un modèle démocratique, c’est assez malheureux.

C’est très malheureux. En effet, depuis l’affaire de Nahel, la question du racisme contre les Africains est de plus en plus soulignée. Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts (EELV) a dénoncé, lors d’une interview accordée à Sud Radio, « une américanisation de la police française ». Mme Tondelier a déclaré : « Il y a du racisme dans la société et dans la police. Pas tous les policiers, mais je n’ai jamais vu un non-racisé se faire tuer pour un refus d’obtempérer. » Le policier était-il dans son droit en tirant ? Sa vie était-elle menacée lorsque le conducteur a redémarré son véhicule ?

En 2020, le Défenseur des droits soulignait l’existence d’une « discrimination systémique donnant lieu à la surreprésentation de certaines populations issues de l’immigration et de pratiques dérogatoires dans la mise en œuvre des contrôles d’identité par les forces de l’ordre ».

Ces données appellent à préciser ce que signifie l’existence d’une discrimination institutionnelle. Les travaux du sociologue britannique Stuart Hall nous apprennent que le racisme institutionnel n’a pas besoin d’individus ouvertement racistes, c’est un processus social.

À travers ce processus, des normes et comportements racistes se déploient dans le fonctionnement courant d’une organisation, se transmettent de manière informelle par des pratiques quotidiennes. Le racisme de ce type devient une habitude considérée comme allant de soi.

Le Soudan appelle à l’aide russe :

Alors qu’après l’affaire Wagner, l’Occident croyait avoir tout gagné et espérait le discrédit de la Russie en Afrique, la nouvelle annonce faite par la Cour souveraine du Soudan prouve toute autre chose :

Vendredi, Malik Agar, vice-président de ce Conseil était à Moscou où il a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov. Il a demandé l’aide de Moscou pour une médiation dans la crise soudanaise. Une guerre oppose les militaires et les paramilitaires au Soudan depuis le 15 avril. Dans une conférence de presse, Malik Agar a exposé le point de vue de l’armée dans cette lutte ainsi qu’une feuille de route en vue d’une sortie de la crise. Selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, Moscou est tout à fait prête à jouer ce rôle de conciliateur. Après l’échec de la médiation commune saoudienne et américaine. 

Selon plusieurs spécialistes, Moscou a plus d’une carte en main pour intervenir en tant que médiateur dans cette crise. En plus d’être membre permanent du Conseil de sécurité, Moscou a réussi à garder de très bonnes relations avec les deux belligérants et avec la plupart des pays voisins du Soudan.

Malik Agar a rappelé l’importance des relations historiques, mais aussi stratégiques entre les deux pays et le chef de la diplomatie russe a lui, insisté sur la nécessité de renouveler leur relation bilatérale.

Pendant longtemps, le Soudan était une base importante pour Moscou en Afrique, pour répandre son influence sur le continent, une influence totalement agaçante pour l’axe US-OTAN.

Enfin, le timing de cette visite semble être important, il intervient au moment où Khartoum cherche, elle aussi, à intégrer ses paramilitaires dans l’armée.

Les pays africains sont assez indépendants pour choisir leurs partenaires sans être obligés de demander une quelconque permission aux États occidentaux. 

Cameroun : l’ambassadeur de France persona non grata

Jean-Marc Berthon devait effectuer une visite du 27 juin au 1er juillet au Cameroun, dans l’intention de discuter de la situation des droits des personnes LGBT dans ce pays.

 La réponse de Yaoundé est catégorique, c’est un « non ».

Mais comment peut-on analyser ces ingérences de la France dans ses anciennes colonies comme si ces pays étaient toujours sous son ordre ?

Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV