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Zoom Afrique du 14 juin 2023

Zoom Afrique du 14 juin 2023

Les titres de la rédaction :

  • Solaire flottant : l’Afrique recèle le meilleur potentiel de production à l’échelle mondiale (rapport)
  • Égypte : l’exécutif lance la construction d’un entrepôt de denrées alimentaires de 49 millions $ à Suez
  • Libye : redémarrage de l’usine de traitement de gaz de Jikharra après 10 ans d’arrêt
  • Accord de suppression de visa entre le Kenya et Djibouti

Les analyses de la rédaction :

1. Macron au sommet des BRICS ? 

Le président français, pourra-t-il devenir le premier homme d’État occidental à pouvoir assister au sommet des BRICS? À en croire le journal L’Opinion, Emmanuel Macron a effectivement formulé cette demande auprès de son homologue sud-africain. Ce, alors que la participation de Vladimir Poutine est toujours en question. 

Hôte du prochain sommet des BRICS, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a reçu une demande inattendue de la part de son homologue français. Selon le journal français L’Opinion, Emmanuel Macron a demandé à Cyril Ramaphosa de pouvoir venir à la rencontre du groupe qui aura lieu fin août. 
« Ce serait un grand coup! », a confirmé auprès de L’Opinion un proche du locataire de l’Élysée. 

Le groupe économique en question composé de cinq pays suscite de plus en plus d’intérêt de la part de nombreux États et est capable de faire concurrence à l’ordre économique occidental. 

À ce jour, presque une vingtaine de pays, dont l’Arabie saoudite ou encore la Turquie et l’Égypte, ont exprimé leur souhait de rejoindre le groupe. 

Alors que le prochain sommet des BRICS se tiendra fin août à Johannesburg, la participation de Vladimir Poutine est remise en question. Le président russe étant visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), il doit être arrêté, car l’Afrique du Sud est membre de l’organisation. 

Commentant la présence annoncée de Vladimir Poutine au sommet des BRICS en août, le porte-parole du Kremlin a fait savoir que la Russie y participerait « au niveau voulu ». 

Les autorités sud-africaines prévoient d’accorder l’immunité diplomatique aux participants du sommet fin août, comme c’était le cas lors de la réunion ministérielle des diplomaties des BRICS les 1er et 2 juin. 

Or, l’immunité diplomatique « ne s’applique pas aux mandats des tribunaux internationaux ». 
Précédemment, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait déclaré que les autorités examineraient la question de la dénonciation du traité établissant la CPI. 

2. RDC: les crimes du M23 toujours impunis ! 

Dans un rapport publié, mercredi 14 juin 2023, l’ONG internationale Human Rights Watch dénonce l’existence de plusieurs corps sans vie enterrés, sur le même lieu, par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. 

Selon ce rapport, deux hommes indiquent l’emplacement d’une fosse commune parmi des bananiers près de l’église adventiste, le 5 avril 2023. Plusieurs personnes ont été exécutées à proximité de l’église par le M23 en novembre 2022 à Kishishe, dans l’Est de la République démocratique du Congo, souligne la même source. 

D’après Human Rights Watch, le groupe rebelle M23 serait responsable des fosses communes contenant des dizaines de corps retrouvées dans le village de Kishishe, dans la province du Nord-Kivu. 

Cette ONG indique que les corps seraient ceux de villageois capturés et exécutés entre novembre 2022 et avril 2023. 

Pour cette organisation internationale, le gouvernement congolais devrait demander l’appui des Nations unies, de l’Union africaine (UA) et des gouvernements partenaires pour procéder à des exhumations de manière appropriée, restituer les corps aux familles et exiger que les responsables de ces crimes rendent des comptes. 

Par ailleurs, l’ONG demande que le Conseil de sécurité de l’ONU ajoute les dirigeants du M23, ainsi que des responsables rwandais qui soutiennent le groupe sur sa liste des sanctions. 

« La RD Congo, les Nations unies, et l’Union africaine devraient aborder la question des preuves de plus en plus nombreuses selon lesquelles le M23 a commis de nombreux meurtres dans le village de Kishishe », a affirmé Clémentine de Montjoye, chercheuse au sein de la Division Afrique de Human Rights Watch. 

Et d’ajouter : « Il est urgent de rassembler correctement les preuves, d’enquêter de manière impartiale et d’informer les familles sur le sort de leurs proches ». 

En outre, Human rights watch affirme que, depuis la fin de l’année 2022, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont commis des meurtres, des viols et d’autres crimes de guerre dans l’Est du Congo-Kinshasa. 

L’ONG affirme avoir documenté 8 exécutions illégales et 14 cas de viol commis par les éléments du M23. Une dizaine d’autres exécutions sommaires commises par les rebelles ont été monitorées mais en raison des contraintes d’accès et de sécurité, HRW n’a pas pu aller plus loin dans son enquête. 

Aussi, sept personnes ont été tuées lors de bombardements « apparemment indiscriminés sur des zones habitées à Kanombe, à Kitchanga et près de Mushaki, lors d’attaques du M23 ». 

« Des survivantes ont fait part de cas où des éléments du M23 ont violé des femmes devant leurs enfants et leurs maris, ce qui amplifie le traumatisme subi par les victimes et érode le tissu social des communautés et des familles. Des viols collectifs ont été rapportés. En raison de la stigmatisation et la tendance des victimes à ne pas rapporter ce type d’agression, le nombre total d’incidents de violences sexuelles commis par les groupes armés est très probablement beaucoup plus élevé », explique l’ONG.  

Selon certains témoins, les éléments du M23 ont dit « Quiconque est contre nous mourra. Nous ne venons pas nous battre, nous sommes ici pour reprendre nos terres » ». « Après leur arrivée, [les éléments du] M23 ont violé des femmes, forcé des gens à travailler pour eux et ont battu des personnes… [Nous] devions travailler dans nos champs et leur donner nos récoltes. » 

Il y a un an exactement, c’était dans la confusion totale que dans la nuit du 12 au 13 juin 2022, la cité de Bunagana (Nord-Kivu) était tombée entre les mains des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda après d’intenses combats avec les forces armées de la République Démocratique du Congo. Une année après, cette cité stratégique et frontalière à l’Ouganda reste toujours sous contrôle des rebelles du M23.

« Une année après l’occupation de Bunagana par le M23, les populations déplacées se retrouvent réfugiées en Ouganda, les autres déplacées dans des camps autour de Goma, abandonnées de tous. Ces populations sont dans le désespoir. 

Un élu de Goma craint que le cessez-le-feu qui dure depuis mars sur le terrain puisse jouer à l’avantage du M23 pour attaquer Goma. 

“Comme nous l’avons vécu en juillet 2022, Kinshasa avait instruit les FARDC d’observer un cessez-le-feu trois mois après ce sont les M23 qui ont pris le contrôle de Kiwanja jusqu’à Mabenga, Tongo, Bambo. Nous craignons que ce cessez-le-feu ait pour objectif effectivement de laisser au M23 le temps de se renforcer et de se déployer et venir accomplir la menace sur Goma tels que le gouvernement a eu à l’annoncer », a-t-il dénoncé. 

En sa qualité de membre de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, l’élu de Goma a rappelé la nécessité de renforcer la capacité des FARDC et de bien les entretenir afin d’aboutir aux résultats escomptés sur le terrain.  

La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC peine à s’améliorer. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l’avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là et leurs crimes restent toujours impunis. La Communauté internationale, qui se dit défenseur des droits humains, continue de garder le silence face à ces crimes. 

3. RCA: l’ONU continue ses abus contre les civils 

L’ONU va rapatrier 60 membres d’une unité militaire de sa mission en Centrafrique (Minusca) après des accusations d’exploitation et d’abus sexuels visant 11 d’entre eux, a annoncé vendredi la Minusca. 

Les éléments de preuves préliminaires recueillis par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l’ONU ont révélé que 11 membres de l’unité, déployés dans une base temporaire de la Minusca à l’ouest de la République centrafricaine, sont impliqués dans l’exploitation et les abus sexuels de quatre victimes”, précise dans un communiqué la Minusca, sans préciser la date des faits. 

L’ONU a expliqué avoir mené une enquête interne pour évaluer les allégations, identifier et écouter les victimes présumées, et ajoute que ces allégations sont graves et se sont engagées à prendre les mesures nécessaires. 

“L’unité sera rapatriée dès que sa présence ne sera plus requise sur place par les enquêteurs”, a précisé Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, réaffirmant que “les Nations unies restent déterminées à mettre en œuvre (…) une politique de tolérance zéro en matière d’exploitation et d’abus sexuels.” 

Les victimes ont reçu des soins et un soutien immédiat par l’intermédiaire des partenaires de la mission, en fonction de leurs besoins médicaux, psychosociaux et de protection », ajoute la même source. 

Les accusations d’exploitation et abus sexuels perpétrés par des Casques bleus dans le monde constituent un fléau récurrent, en particulier en Centrafrique, contre lequel l’ONU essaye de lutter depuis des années. 

En 2021, l’ONU avait ordonné le retrait des quelque 450 Casques bleus en Centrafrique après des accusations d’exploitation et d’abus sexuels. 

La Minusca avait alors invoqué de nombreux cas d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels en cours de traitement sur cinq filles, dans une localité du centre du pays. 

En février 2023, la France avait promis de faire « toute la lumière » sur les accusations de viols commis par ses soldats en Centrafrique, les Nations unies étant une nouvelle fois ébranlées par plus d’une centaine d’allégations de sévices visant aussi ses Casques bleus dans le pays.

Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, s’était dit « profondément choqué ». Le scandale autour d’accusations d’abus sexuels par des soldats français en Centrafrique avait ébranlé l’ONU et gêne Paris. « Les cas d’abus et d’exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux », a dénoncé l’ambassadeur français auprès des Nations unies, à propos d’accusations de violences sexuelles et même de bestialité révélée par l’ONU quelques heures plus tôt. 

Ces nouveaux faits interviennent alors que des soldats de la force française Sangaris font déjà l’objet d’une enquête de la justice française pour d’autres cas présumés de viols. L’ONU enquête de son côté sur les nouvelles accusations « révoltantes » de sévices commis par ces soldats français ainsi que des Casques bleus de l’ONU. 

Des responsables de l’ONU ont pu interroger 108 victimes présumées d’abus sexuels, en « grande majorité » des mineures, a indiqué son porte-parole, Stephane Dujarric. « Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au cœur des ténèbres », a-t-il déploré. 

Outre la France, la centaine d’allégations concerne les contingents de la Minusca, présents notamment dans la région de Kémo entre 2013 et 2015. 

Depuis 2015, l’ONU indique sur son site avoir enregistré 254 accusations d’abus ou d’exploitation sexuelle visant des membres de la Minusca en Centrafrique, et a identifié 659 victimes. 

Pourquoi les Casques bleus et les soldats étrangers sont-ils toujours présents sur le continent africain ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV