Actualité en Afrique :
-Sénégal : le camp du président Macky Sall revendique la victoire, l’opposition conteste
-En trois jours, la Centrafrique a vendu plus de 12 millions de sango coins pour environ 1,2 million $
-Kenya : l’unité 6 de la centrale géothermique Olkaria I entre en service
-Ghana : la construction de la route Dome-Kitase lancée, pour un coût de 35 millions USD
Analyses de la rédaction :
1. RDC : les tueurs de la Monusco seront condamnés ?
En RDC, le Vice-premier ministre de l’intérieur et sécurité, Daniel Aselo a déclaré ce lundi 1er août que la fusillade orchestrée la veille par des Casques bleus au poste frontalier de Kasindi est un « mépris » à l’égard de la RDC.
« Au nom du gouvernement de la République, j’exprime toute désapprobation par rapport à ce qui s’est passé à Kasindi… nous sommes en train de considérer que c’est du mépris », a-t-il déclaré à Goma à son retour de Butembo où il a conduit une mission après la mort d’une dizaine de personnes en marge des manifestations pour exiger le départ de la Monusco.
Les tirs de Kasindi ont fait au moins deux morts et une dizaine de blessés. « Pendant que j’étais en train de diriger une réunion à Butembo, les images me parviennent pour dire que le contingent tanzanien vient de commettre encore la bêtise », a déploré M. Aselo.
Et de poursuivre : « On ne peut pas avoir du mépris vis-à-vis d’un grand pays comme la République Démocratique du Congo. C’est vraiment regrettable ce que ces forces ont fait », a-t-il conclu.
Le gouvernement devra se réunir pour statuer sur ce dossier. Des Casques bleus ont forcé la barrière du poste frontalier de Kasindi en tirant plusieurs balles sur les agents des services douaniers. La vidéo montrant la scène est devenue virale sur les réseaux sociaux.
La cheffe de la Monusco, Bintou Keita se dit choquée et parle d’actes inexplicables de la part des Casques bleus. Cet incident intervient alors que Jean Pierre Lacroix, le numéro 2 de l’ONU séjourne en RDC.
Une réunion de crise a été présidée lundi 1er août 2022 par Félix Tshisekedi à la suite des manifestations dans les villes de l’est du pays pour exiger le départ de la Monusco. La réunion a connu notamment la présence des présidents de deux chambres du parlement, du VPM de l’intérieur et de la sécurité. Kinshasa a, au cours de cette rencontre, décidé de réévaluer le plan de retrait échelonné de la mission onusienne.
« Le gouvernement a été instruit de diligenter une réunion avec la Monusco en vue de réévaluer le plan de son retrait convenu en vertu de la résolution 2556 du Conseil de Sécurité », dit le compte-rendu de la Présidence.
Aucune date n’est dévoilée à ce stade pour la réévaluation dudit plan
Le plan de retrait progressif et échelonné de la Monusco est attendu à l’horizon 2024, conformément à la résolution 2556 du Conseil de Sécurité du 18 décembre 2020. Le document a été signé en septembre 2021 entre les autorités congolaises et la Monusco. Le plan a été par ailleurs approuvé par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Ces jours-ci, la Monusco s’est totalement retirée de deux régions à savoir le Kasaï et le Tanganyika.
Jusqu’à présent, aucune instance occidentale ou État occidental n’a été condamné pour les crimes commis à l’encontre des Africains. L’ONU sera-t-elle condamnée pour cette tuerie ? Où sont les condamnations des pays occidentaux défenseurs des droits de l’Homme sur terre ?
2. Les USA veulent contrer la Russie en Afrique
Les États-Unis tentent d’empêcher les pays africains de se tourner vers les pays comme la Russie. Et la France suit le même cheminement. Mais aujourd’hui, critiquer la Russie, l’Iran ou la Chine sur le continent africain, est très loin d’aider à faire redorer le blason des Occidentaux.
Devancés par la Chine sur le continent, les États-Unis tentent de se concentrer désormais sur le nouvel adversaire commun de l’OTAN la Russie. Selon un communiqué paru vendredi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken effectuera du 7 au 9 août prochain une visite en Afrique du Sud, en RDC, et au Rwanda.
Ces efforts diplomatiques s’inscrivent dans la droite ligne de ceux entrepris récemment par la France pour s’assurer qu’elle contrôle toujours son pré-carré colonial. Même si le président français Emmanuel Macron qui était lui aussi cette semaine au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau a admis à demi-mot que son pays est en train d’être dépassé par la Russie en Afrique.
Anthony Blinken tentera à son tour de reprendre du terrain. Il rappellera selon le communiqué aux pays africains qu’ils ont un rôle géostratégique essentiel et sont des alliés cruciaux sur les questions les plus brûlantes comme la lutte contre les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et les pandémies mondiales.
Il s’agira du deuxième déplacement du secrétaire d’État américain en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions. L’année dernière, il s’était rendu au Kenya, au Nigeria et au Sénégal. L’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, se rendra de son côté le mois prochain au Ghana et en Ouganda quand la directrice de l’agence américaine d’aide au développement Samantha Power a achevé récemment un déplacement au Kenya, allié de longue date des États-Unis, et en Somalie.
Comment des pays, qui n’ont pas arrêté de semer le chaos et la désolation dans les pays du Moyen-Orient et en Afrique, peuvent-ils encore se montrer de la sorte ? Le supplétif de Washington fait également pareil.
La France a essayé dernièrement, au Bénin, comme au Cameroun, Emmanuel Macron a encore dénigré le pays de Vladimir Poutine et invité les Africains à s’en méfier.
En somme, le successeur de François Hollande a tenu un discours haineux et mensonger dont voici un extrait : « La Russie est l’une des dernières puissances impériales et coloniales. Elle décide d’envahir un pays voisin pour y défendre ses intérêts. Quand vous les voyez poindre leur tête, n’y voyez pas autre chose, même s’ils tiennent le discours inverse. »
Les vrais impérialistes ne sont-ils pas ceux qui se vantaient d’avoir « sorti Gbagbo et installé Ouattara » (Sarkozy), ceux qui voulaient renverser Bachar Al-Assad sous prétexte qu’il était dictateur et qu’il « ne devrait pas avoir sa place sur Terre » (Laurent Fabius), ceux qui, sous couleur de protéger la population civile, assassinèrent Mouammar Kadhafi et détruisirent la Libye ? Les vrais colonialistes ne sont-ils pas ceux qui ont installé et maintiennent des bases militaires dans certains pays africains ? Les vrais bandits ne sont-ils pas ceux qui pillent l’or du Mali, l’uranium du Niger, les diamants de Centrafrique, le cacao de Côte d’Ivoire, le coton du Bénin, le pétrole du Congo-Brazzaville et du Gabon sans jamais songer à apporter un semblant de développement industriel et technologique à ces pays ? Bolloré, Bouygues, Elf et d’autres groupes français travaillent-ils gratuitement en Afrique ?
Et puis, à quoi cela sert-il de gueuler tout le temps contre la Russie qui vous a battus à plate couture à plusieurs reprises ? Pourquoi ne pas aller affronter Poutine chez lui ou en Ukraine si vous êtes aussi courageux ?
Macron, vos mises en garde contre la Russie sont inutiles, non pour les petits affamés et complexés que vous aviez invités à Montpellier le 8 octobre 2021, mais pour la jeunesse africaine consciente qui veut juger sur des faits et non entendre des discours creux. Or c’est un fait que, contrairement à l’Europe, jamais la Russie n’a eu de colonies en Afrique, jamais elle n’a renversé ou assassiné un dirigeant africain qui ne lui plaisait pas, jamais elle n’a fermé de banques ou décrété un embargo sur les médicaments.
Depuis que vous déblatérez, Poutine vous a-t-il répondu ? Non, parce qu’il sait que votre pays ne vaut rien, parce qu’il a compris que les Africains ont tourné le dos aux vrais esclavagistes et aux vrais hypocrites.
Monsieur Macron, quand on ne se gêne pas pour courber l’échine devant le meurtrier du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, quand on vend des Airbus aux pays qui financent le terrorisme qui tue les Africains et déstabilise leurs pays, quand on a avalisé un troisième mandat anticonstitutionnel ici et là, le bon sens voudrait qu’on se garde de donner des leçons de morale et de démocratie aux autres.
Vous avez bombé le torse devant des Camerounais et Béninois qui devaient se demander si vous n’étiez pas en train de délirer. Vous vouliez peut-être leur dire que vous n’avez peur de rien. Mais le vrai courage eût été de confesser que votre pays a fait preuve de barbarie en massacrant des hommes et des femmes dont le seul crime est qu’ils voulaient un Cameroun libre et souverain. Le vrai courage eût consisté à présenter des excuses pour ces crimes pour lesquels une commission n’est plus nécessaire puisqu’ils ont déjà été documentés par des historiens camerounais et français.
3. Mali : Les USA préparent un coup
Tout comme l’ambassade des États-Unis l’a déjà fait dans d’autres pays d’Afrique afin de créer un mouvement de panique, notamment au Kenya, ce vendredi 29 juillet 2022, l’Ambassade des États-Unis au Mali a ordonné le départ des fonctionnaires américains et les membres de leur famille non urgents qui résident dans le pays en « raison du risque accru d’attaques terroristes dans les zones fréquentées par les occidentaux. »
« L’ambassade des États-Unis continue d’avoir une capacité limitée pour fournir une aide d’urgence aux citoyens américains au Mali », lit-on dans le communiqué officiel de l’ambassade.
L’ambassade des États-Unis au Mali met en garde les citoyens américains de ne pas se rendre au Mali. « Ne vous déplacez pas au Mali en raison de la criminalité, du terrorisme et de l’enlèvement », précise le communiqué.
Selon les États unis, les crimes violents, tels que l’enlèvement et le vol à main armée, sont courants au Mali. « La criminalité violente est une préoccupation particulière pendant les vacances locales et les événements saisonniers à Bamako, dans sa banlieue et dans les régions du sud du Mali. Les barrages routiers et les points de contrôle de police aléatoires sont courants dans tout le pays, en particulier la nuit.
Des groupes terroristes et armés continuent de comploter des enlèvements et des attaques au Mali. Ils peuvent attaquer avec peu ou pas d’avertissement, ciblant les boîtes de nuit, les hôtels, les restaurants, les lieux de culte, les missions diplomatiques internationales et d’autres lieux fréquentés par les Occidentaux. Les attaques peuvent viser les bureaux du gouvernement malien, les infrastructures ou les lieux fréquentés par les Occidentaux », détaille le communiqué.
Dans une courte vidéo diffusée sur internet, le jeudi 28 juillet 2022, un membre du conseil consultatif du groupe terroriste GSIM, a annoncé que des « opérations d’envergure » allaient être bientôt menées afin de faire un « blocus » de Bamako « jusqu’à l’aboutissement de la charia ». Selon lui, le groupe terroriste s’est déployé dans toutes les périphéries de Bamako et opérera de jour comme de nuit à l’intérieur de Bamako et toutes les grandes villes maliennes.
Et pendant que Washington tente de semer la panique, Paris de son côté veut semer la discorde en essayant de semer les tensions au sein des communautés au Mali.
Ayant du mal à digérer la collaboration entre les forces armées maliennes et la Russie, le président français, Emmanuel Macron depuis Guinée-Bissau où il a bouclé sa tournée en Afrique de l’Ouest le 28 juillet brandi le glaive et accuse. Selon lui, sous un prétexte de la lutte contre le terrorisme au Mali, des violences systématiques sont exercées contre les populations peules. Une déclaration qui à tout l’air de déplacer le problème tout en essayant de donner un aspect ethnique à la lutte contre le terrorisme après l’échec de son pays d’empêcher les terroristes de prospérer dans la région.
Une déclaration non innocente, mais incarnant depuis très longtemps la volonté et le désir de certaines puissances de voir le Mali s’enliser dans la crise pour toujours justifier leur présence et soutien aux côtés des États africains.
Macron ne cessant d’appeler à revoir la stratégie des relations entre l’Europe et l’Afrique peine cependant à se débarrasser des idéologies pompier-pyromane, notamment au Mali.
Ainsi en faisant une ethnicisation de la lutte contre le terrorisme, Macron fait un dangereux glissement de la situation sur les conflits interethniques notamment dans les régions de Ségou et de Mopti.
Sa façon de considérer uniquement la dimension ethnique de ces événements est réductrice et fait l’impasse sur les enjeux qui sont avant tout sociaux, économiques et politiques.
La grille de lecture d’ethnicisation est d’autant plus critiquable qu’elle contribue à entretenir l’amalgame qui peut conduire à une stigmatisation et à des violences contre des personnes issues de cette communauté.
Aussi, la diversité culturelle, le brassage entre les ethnies et la composition de l’armée malienne représentante de toutes les composantes du pays ne saurait encourager une campagne de violences systématiques contre une ethnie. Comme au Soudan, au Rwanda, ce genre de discours a donné la naissance à des problèmes identitaires. La suite de l’histoire est connue dans ces deux cas.
Sachant que l’armée malienne ne se laissera pas faire face aux groupes terroristes, les États-Unis tentent d’abord de créer un mouvement de panique au sein de la population malienne et la France tente de créer des conflits interethniques. Ajoutant à cela, les groupes terroristes continuent leur message de propagande affirmant vouloir prendre Bamako. Tant de moyen mobiliser pour ne pas laisser le Mali tranquille. Les Occidentaux deviennent vraiment pathétiques !