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Zoom Afrique du 5 juin 2022

Zoom Afrique du 5 juin 2022

Actualité en Afrique :

  • Tchad : le PCMT ordonne l'implantation d'une base militaire à Kouri 35
  • Namibie : le gouvernement fournit une mise à jour sur son projet de production d’hydrogène vert
  • Soudan : des centaines de manifestants appellent au départ du représentant de l'ONU
  • Côte d'Ivoire : Ouattara s'envole pour deux sommets à Accra

Analyses de la rédaction :

1. RDC : des manifestations à la malienne !

Le conflit entre la RDC et le Rwanda, ces derniers jours, ont beaucoup secoué la RDC. La population congolaise montre de plus en plus son ras-le-bol et décide de suivre le modèle malien ! 

Cette semaine, des centaine de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de la RDC contre le Rwanda, à Kinshasa, la capitale, et Bukavu (est), réclamant la rupture des liens avec Kigali, accusée de soutien à des rebelles et accusant aussi le silence de la Communauté internationale par rapport à la situation à l’Est de la RDC et demandant également l’aide de la Russie. 

A Kinshasa, où une manifestation avait déjà eu lieu lundi, les manifestants se sont rassemblés en fin d’après-midi devant l’ambassade du Rwanda. 

« Nous sommes venus réclamer l’expulsion de l’ambassadeur et la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda, pays agresseur », a déclaré Bienvenu Matumo, un leader du mouvement Lutte pour le changement (Lucha). 

« Nous voulons aussi dire au gouvernement de ne pas négocier avec [les rebelles] du M23 et mettre en garde la communauté internationale qui lui demande de le faire », a-t-il ajouté. 

« Que les Rwandais retournent chez eux ! « ils ont également scandé à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, plusieurs centaines d’habitants qui ont manifesté leur soutien aux forces armées de RDC (FARDC) et à la police nationale (PNC) dans leur lutte contre le M23 (Mouvement du 23 mars) et bien sûr d’autres groupes rebelles, une ancienne rébellion tutsi réapparue fin 2021 dans l’est du Congo limitrophe du Rwanda. 

Les manifestants, qui ont défilé jusqu’au gouvernorat de province, portaient des drapeaux russes, des banderoles et calicots sur lesquels on pouvait notamment lire : « Allez-y les FARDC et la PNC, notre réplique doit être proportionnelle à notre grandeur comme pays continent ». 

Deux mémorandums adressés au chef de l’Etat et à l’armée ont été lus et déposés au gouvernorat, demandant notamment la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda et la fermeture des frontières avec ce pays agresseur. 

Affirmant que Kigali venait encore d’apporter son soutien au M23, ce que Kigali a démenti, Kinshasa avait annoncé samedi la suspension des vols de la compagnie RwandAir sur son territoire et la convocation de l’ambassadeur du Rwanda. Selon les autorités, il lui a été notifié mardi une « mise en garde sévère ». 

Le porte-parole du gouvernement avait réitéré lundi les accusations de Kinshasa tout en refusant de « fermer toutes les portes » de la discussion. 

C’est à l’initiative de plusieurs organisations et mouvements de la société civile dont notamment : la Lucha, Filimbi, Mouvement national des citoyens lésés (MNCL) que s’est tenue, le lundi 30 mai 2022, à la Place de la gare centrale une rencontre des jeunes et vieux, pour exprimer leur soutien indéfectible aux FARDC et leur ras-le-bol face à la situation d’insécurité qui prévaut d’une manière générale dans le pays et particulièrement dans l’Est de la République avec les hostilités du M23, soutenu par le Rwanda. 

Bougies allumées, drapeau et drapelet en mains et à même le sol en attitude de la prière, les manifestants ont tenu à se retrouver à ce lieu symbolique de la ville de Kinshasa pour aussi exprimer leur compassion envers les populations de l’Est de la RDC, victime des atrocités et de la barbarie perpétrées par les M23. 

Pour le coordonnateur du Mouvement national des congolais lésés, l’objectif était de lancer un message fort à tous les compatriotes. 

« L’objectif était de témoigner notre amour et notre soutien à la population de l’Est et les FARDC qui combattent contre le M23, soutenu par le Rwanda, mais aussi l’occasion de montrer à la face du monde que la RDC est une et indivisible et surtout exiger au gouvernement de la RDC de rappeler notre ambassadeur au Rwanda et d’expulser le leur, Vincent Karega sur le sol de la RDC », a-t-il indiqué. 

Cependant, cet activiste a dénoncé le silence coupable des ambassadeurs et de la communauté internationale. 

« La RDC est victime d’agression de l’armée Rwandaise masquée derrière le M23, mais jusqu’à présent silence Radio du côté des ambassades se trouvant en RDC, aucune condamnation même pas un communiqué de soutien au peuple du Nord-Kivu, et maintenant nous avons pris notre responsabilité, nous exigeons le départ de Karega ou rien », a-t-il renchéri. 

D’autres partis ont demandé à la population de se prendre en charge pour mettre fin à cette guerre qui a trop duré. 

« Bien avant d’être politique, on est d’abord congolais, ce qui se passe à l’Est du pays n’est plus normal. Maintenant que la conscience nationale est à bon fixe et qu’on est tous d’accord que l’agression du Rwanda ne peut plus continuer, nous devons nous prendre en charge en mettant de côté nos couleurs politiques, on doit s’unir comme un seul homme pour se battre pour notre pays », a-t-il déclaré. 

Par ailleurs, Lexus Légal a demandé la suspension de tous les accords conclus avec le Rwanda mais aussi la publication du rapport mapping qui énumère tous ceux qui tuent les congolais y compris le M23. 

Il est également prévu que les manifestations se multiplient ces prochaines semaines, demandant la rupture des liens avec l’Occident, la Monusco et leur cheval de Troie le Rwanda. 

Il est grand temps que la situation s’améliore dans l’Est de la RDC, qui est vraiment devenu un no mans land. Les congolais veulent maintenant prendre leur destin en main. Cette reprise du destin du continent est en train de s’étendre à travers tout le continent. 

2. La résistance du Mali a brisé la CEDEAO !

Ce samedi 4 juin, les dirigeants ouest-africains se sont réunis samedi à Accra pour décider d'atténuer ou de durcir les sanctions contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. 

"Cette réunion continuera à se concentrer sur l'instabilité politique qui sévit dans la région et la résurgence des coups d'Etat depuis août 2020", a déclaré le président ghanéen Nana Akufo-Addo à l'ouverture de la session en présence des chefs d'Etat de la plupart des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). 

Et évidemment, aucun représentant des trois pays concernés n'a été aperçu lors de cette réunion. 

Ils étaient censés dire s'ils maintiennent, allègent voire lèvent les sévères mesures de rétorsion infligées au Mali le 9 janvier pour faire plier le pays, à la demande évidente de la France. 

Les nouveaux gouvernants en uniforme invoquent la gravité des crises auxquels ils sont confrontés, sécuritaire au Mali et au Burkina, sociale et politique dans les trois pays. Ils veulent avoir le temps nécessaire à la refondation de leur État, et à l'organisation d'élections crédibles. 

Mais au final, le Sommet des Chefs d’État de la CEDEAO n’a pris aucune décision sur le maintien ou l’assouplissement des sanctions contre gouvernements au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Les dirigeants ouest africains ont décidé de reporter leurs décisions sur les sanctions contre les justes malienne, burkinabé et guinéenne au 3 juillet prochain. Aucun consensus ne s’est dégagé à l’issue de la rencontre. 

Beaucoup disent que c’est une manière de gagner du temps. Par contre, ce qui en ressort, c’est bien de la division.  

D’après ce qui a pu être constater, il y avait deux blocs. D’un côté, les pays favorables au durcissement des sanctions contre le Mali et de l’autre ceux qui sont pour l’allègement des sanctions. 

Le 9 janvier dernier, la Cedeao avait infligé de lourdes sanctions à Bamako dont la fermeture des frontières avec ce pays d’Afrique de l’Ouest dans l’espoir de faire plier le Mali et ramener le pays sous l’emprise de la France et ses alliés. 

Mais depuis beaucoup de choses se sont passées qui, non seulement n’ont pas fait du bien à la CEDEAO mais surtout aux pays voisins du Mali. 

Cette semaine, le Président sénégalais, Macky Sall s’est montré optimiste quant à un dénouement heureux de la crise. « Je suis sûr que lors du prochain sommet de la CEDEAO, le 4 juin ce sujet devra trouver une solution » a-t-il déclaré dans une interview. Il a invité la CEDEAO à plus de flexibilité pour la levée des sanctions, indiquant que, « c’est le peuple malien qui souffre le plus de ces sanctions et non les autorités maliennes ». 

Il faut rappeler que la Cour de Justice de l’UEMOA avait ordonné en mars dernier la suspension des sanctions économiques contre le Mali. Mais cette ordonnance n’a jamais été exécutée par l’Organisation. Ce qui veut dire également que les sanctions sont maintenues illégalement. 

Au Mali, de nombreux citoyens fondent l’espoir sur la signature d’un compromis entre la partie malienne et la Cedeao pour lever les sanctions économiques et financières. Cependant, d’autres souhaitent que ce compromis ne soit pas fait en violation de l’intégrité du Mali de son honneur ou de sa souveraineté et d’autres encore, demandent le retrait pur et simple de cette organisation tout comme le retrait qui a été fait du G5 Sahel. 

Ces organisations ne servent à rien sauf à mettre des bâtons dans les roues du continent africain.  
La mise en place de sanctions est entièrement basée sur le modèle occidental. Et on voit où cela mène. Petit rappel. Avec le conflit en Ukraine, l’Europe a voulu suivre à tout prix son allié américain. La mise en place de nombreuses sanctions contre la Russie a finalement coûté plus cher à l’Europe qu’à la Russie même. C’est exactement ce qui se passe avec la CEDEAO. À vouloir à tout prix suivre les diktats des occidentaux et à vouloir instaurer des sanctions sans même réfléchir un minimum, ce sont les pays de l’Afrique de l’Ouest qui paient le prix de ces sanctions et principalement les populations.  

Pourtant, le système de sanction ne mène strictement à rien sauf à entraver la vie des citoyens. Les populations ouest africaines ne se sont pas laisser faire. Beaucoup de sénégalais continuent de montrer leur soutien au peuple malien et les camions de marchandise continuent de se rendre à Bamako. La Côte d’Ivoire paie également cher ce régime de sanction imposé au Mali. Tout comme les européens qui paient cher leur obsession à absolument vouloir montrer leur fidélité envers les États-Unis. Bref, la CEDEAO et l’Union européenne commettent exactement les mêmes erreurs. Au lieu de penser à leurs intérêts au niveau nationale, ils optent pour suivre les diktats venant de l’extérieur. La CEDEAO est divisée, ce qui n’est pas du tout bon signe pour la vie de l’instance.

-Interview

Un Sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), s’est ouvert ce samedi 4 juin 2022, à Accra la capitale ghanéenne.

Il a été consacré à la situation politique au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, trois pays d’Afrique de l’Ouest dirigés par des militaires

Que cherche la CEDEAO à travers ce sommet ?

Réponse avec Luc Michel géopoliticien 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV