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Analyses de la rédaction :
1-Soudan du Sud : le ministère de l’Environnement menace de poursuivre en justice les compagnies pétrolières
Le Soudan du Sud, cet Etat créé de toutes pièces par un axe néocolonial avec la contribution bien active d'un Israël qui en en a fait autant en Irak avec le Kurdistan et qui en veut autant faire en Algérie avec la Kabylie, axe neocolonial sans cesse en quête de faire imploser les pays africains ne s'est jamais laissé dompter par les occidentaux. Pour preuve cette info qui vient de tomber.
Dans le cadre de leurs opérations de production pétrolière en Afrique, la majorité des compagnies pétrolières opérant en onshore rejettent dans l’environnement leurs déchets industriels. Ces produits toxiques ont de graves conséquences sur les populations.
Lasse de constater que malgré plusieurs rappels à l’ordre, des compagnies pétrolières opérant dans le pays continuent de polluer le sol et les cours d’eau, Josephine Napwon Cosmas, la ministre sud-soudanaise de l’Environnement, a menacé d’engager des poursuites à leur encontre. Une déclaration faite lors de la cérémonie de lancement d’un appel d’offres pour des audits environnementaux couvrant plusieurs bassins pétroliers.
« Il est indispensable que les compagnies pétrolières se conforment aux réglementations liées à la protection de l’environnement. J’ai personnellement visité les champs pétroliers de notre pays et ce que j’ai vu n’est pas ce dont nous avons convenu. La pollution des champs pétrolifères est réelle. Des personnes meurent à cause des déversements. La vie de notre peuple est importante et j’aimerais que les compagnies pétrolières en tiennent compte. Autrement, nous avons le droit en tant que ministère, d’arrêter leurs opérations. », a martelé la responsable.
En clair, les compagnies qui dans le futur seront reconnues coupables d’avoir transgressé les règles de protection de l’environnement pourraient se voir retirer leurs permis d’exploitation. Depuis plus de 10 ans que la question a été soulevée, c’est l’une des toutes premières fois que Juba intervient officiellement sur la question.
Un coup de gueule qui devrait ravir les organisations de protection de l’environnement qui ont, depuis plusieurs années, tiré la sonnette d’alarme sur la pollution des cours d’eau dans l’Etat d’Unity, principal bassin de production du pays. Ladite pollution qui affecte plus de 600 000 personnes, contamine aussi les terres agricoles et affecte le bétail.
Selon l’ONG allemande Sign of Hope qui fournit de l’aide médicale et d’autres formes d’aide humanitaire, l’eau des puits est devenue salée et sent mauvais. Des rapports médicaux ont par ailleurs montré que cette contamination est à la base de nombreuses maladies mortelles et aussi des malformations chez les nouveau-nés.
2-Mozambique : Filipe Nyusi met les bouchées doubles pour rétablir la paix autour des réserves de gaz
Le richissime Mozambique gazier, pourquoi Daech lui en veut à ce point ? La réponse est claire. Le Mozambique veut une gestion souveraine de ses ressources loin des ingérences des multinationales occidentales. Il faut donc aux ennemis du Mozambique un Daech qui empêche ce de disposer de ses ressources. Mais le gouvernement mozambicain ne se laissera pas faire.
L’économie mozambicaine devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 10 % grâce à l’exploitation du gaz naturel d’ici la prochaine décennie. Mais le développement de cette ressource énergétique est source de conflits depuis quelques années en raison de multiples attaques terroristes.
Le président mozambicain Filipe Nyusi a déclaré le 21 avril que le gouvernement est à pied d’œuvre pour contrôler la situation autour des réserves gazières de la province de Cabo Delgado, afin de rétablir la paix dans le pays.
« Nous faisons tous les efforts nécessaires pour ramener la paix dans notre pays, en particulier dans le nord, à Cabo Delgado qui, ces dernières années, a été la cible d’attaques terroristes », a-t-il affirmé lors d’un discours prononcé à la conférence sur l’exploitation minière, l’énergie, le pétrole et le gaz à Maputo.
Il faut savoir que Filipe Nyusi avait été désigné personnalité africaine de l’énergie en 2020 par la Chambre africaine de l’énergie, pour son effort acharné dans la mise en œuvre de projets devant permettre d’exploiter les ressources gazières du pays.
Cependant les multiples attaques des terroristes dans cette région qui borde la frontière avec la Tanzanie, ont déjà fait plus de 2 500 morts et ont contraint plus de 570 000 personnes à fuir la région. Filipe Nyusi a appelé au soutien de la communauté internationale pour faire face à la situation.
Le Portugal a répondu présent et a décidé d’envoyer une soixantaine de militaires pour soutenir l’armée mozambicaine dans la formation des forces spéciales. Cet appui du Portugal s’ajoute entre autres à celui de la France, de la Tanzanie et des USA.
La voie de la stabilité et de la prospérité sont des facteurs sine qua non du développement effectif des projets gaziers Mozambique LNG et Rovuma LNG, pilotés respectivement par Total et Exxon Mobil. Ces projets font partie d’un ensemble qui, une fois mis en service, va permettre au pays de diversifier son économie et faire du Mozambique un important producteur et exportateur d’électricité vers les autres pays de la région.
3-Nigeria : la Banque centrale bloquera l’accès aux devises étrangères pour les achats de sucre et de blé
Autosuffisance alimentaire ? C'est la clé de l'indépendance d'un continent africain a qui les puissances occidentales ne cessent de vouloir croire qu'il a la matière première mais pas l'infrastructure pour l'exploiter...mais il y a des Etats africains qui travaillent sur autosuffisance alimentaire.
Au Nigeria, l’autosuffisance alimentaire est une priorité pour le gouvernement. Avec la hausse de la population et des besoins, cette problématique a pris une place majeure dans les politiques mises en œuvre par les institutions ces dernières années.
Au Nigeria, le sucre et le blé pourraient bientôt rejoindre la liste des denrées agricoles ne bénéficiant plus de devises étrangères à l’importation. L’annonce a été faite le 16 avril dernier, par la Banque centrale du pays (BCN) sur son compte twitter.
Concrètement, cette mesure devrait se traduire par la suspension des procédures de traitement des dossiers commerciaux liés aux achats de ces deux produits de base par les banques privées du pays. Elle s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement visant à limiter les importations alimentaires et à favoriser la production locale, mise en œuvre ces 5 dernières années.
« Nous devons travailler ensemble pour produire des denrées sur place au lieu de les importer », a indiqué Godwin Emefiele (photo), gouverneur de la BCN. Plus globalement, cette démarche permettra au gouvernement de conserver les devises étrangères alors que le pays fait face actuellement à une pénurie de dollars et une chute de la valeur de la monnaie locale (naira) par rapport au billet vert.
Du côté de certains observateurs, on craint que cette décision ne renforce encore un peu plus l’inflation des prix alimentaires qui a déjà atteint 22,95 % en mars dernier au grand dam des consommateurs.
Par ailleurs, d’autres estiment que la mesure pourrait être difficile à appliquer stricto sensu notamment dans le cas du sucre parce que l’industrie locale dépend des achats de sucre brut majoritairement depuis le Brésil (80 %) pour le raffinage. Ainsi, il pourrait y avoir des dérogations pour les gros transformateurs comme Dangote Sugar Refinery, BUA Group et Golden Sugar Refinery afin qu’ils puissent faire tourner leurs usines.
En ce qui concerne le blé, le pays dépend également en grande partie des importations pour satisfaire ses besoins dans un contexte de stagnation de la production sur fond d’insécurité dans le Nord et de faible soutien gouvernemental à la filière. Le pays n’en produit que 60 000 tonnes annuellement contre une consommation de plus de 4 millions de tonnes en moyenne.
Pour rappel, la BCN a interdit l’accès aux devises étrangères pour d’autres denrées comme le lait, la margarine, le maïs, le riz, les œufs, la viande de volaille et la viande de bœuf.