Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
RDC : le duo France-USA lance les dés
Depuis la visite du président congolais, Félix Tshisekedi le 2 avril dernier à Washington, lors de laquelle celui-ci a déclaré être à la recherche d’une coopération militaire avec les États-Unis pour l’aider à équiper l’armée congolaise, on s’attendait à ce que le nouveau plan occidental soit mise en œuvre en RDC.
C’était le 12 avril dernier, à peine dix jours après la visite de Tshisekedi aux USA que l’ambassade des USA en RDC a rendu publique une déclaration conjointe entre les deux pays, faisant état des conditions imposées par les USA à la RDC en vue de renforcer les liens avec ce pays !
Les 6 mesures annoncées :
Sponsoriser par le biais du programme IVLP (International visitor leadership program) le voyage de 10 fonctionnaires du gouvernement congolais aux USA
Renforcer les relations avec la RDC en matière de défense à travers la visite d’un officier supérieur du commandement militaire des États-Unis en Afrique.
Financer la revitalisation de l’INACO (institut national des archives du Congo) à l’aide du fonds de l’ambassade pour la préservation de la culture.
Se concentrer sur le rétablissement de l’éligibilité de la RDC conformément à l’African Growth and opportunity ACT (AGOA).
Encourager les investissements américains en RDC, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, des minerais et des télécommunications y compris les grands projets d’infrastructures identifiés par le gouvernement de la RDC.
Ouvrir un coin américain à Lubumbashi à la mi-avril lors de la visite de l’ambassade comme pour le coin américain récemment inauguré à Goma.
Bref, les États-Unis envisagent de mettre la main sur tous les secteurs clés de la RDC. Que ce soit le secteur économique ou militaire ou encore agricole les États-Unis ne manquent aucune occasion afin de s’infiltrer dans ce grand pays d’Afrique centrale épargner pendant longtemps des ingérences étrangères via les politiques mis en œuvre par son ancien président Joseph Kabila.
Mais le projet de déstabilisation de la RDC ne s’arrête pas là ! Alors que les États-Unis s’engagent de plus en plus en RDC, les Casques bleus qui agissent sous l’égide de l’ONU envisagent un retrait progressif de la RDC sur trois ans, mais encore une fois « sous conditions préalables ».
Selon une information publiée par AFP ce mercredi 6 novembre, « la force de Casques bleus en République démocratique du Congo (RDC) pourrait être retirée progressivement sur trois ans, sous condition pour les autorités de respecter plusieurs paramètres, propose un rapport onusien remis récemment au Conseil de sécurité ».
« Le rapport souligne offrir une analyse indépendante des défis et opportunités en RDC et sur la pertinence du mandat de la Monusco. Il contient des paramètres pour assurer une transition responsable et efficace, indépendamment de considérations financières, de préférences institutionnelles ou d’intérêts géopolitiques ». Autrement dit, le retrait sur trois ans ne sera possible que si le gouvernement prend le relais au fur et à mesure des missions assurées par la Monusco, souligne un diplomate sous anonymat. À cet égard, le rapport établit « trois types de repères et d’indicateurs » devant guider la transition : des repères fondamentaux sur lesquels la mission a un contrôle, des indicateurs sur la paix et la sécurité dépendant des parties locales et des lignes rouges qui pourraient amener l’ONU à suspendre son désengagement. », ajoute l’info.
Les 3 conditions imposées par ce rapport restant assez perplexes et vastes, l’ONU pourrait donc revenir sur scène quand il le souhaiterait sous prétexte de non-respect du gouvernement congolais vis-à-vis de ces conditions.
Le scénario n’est pas très difficile à deviner : le duo France-USA a agi depuis un certain temps dans les pays africains de façon suivante : la France prépare le terrain via des violences attribuées aux takfiristes, aux tensions interreligieuses et autres, et c’est ensuite les Américains qui tirent dans l’ombre les ficelles qui entrent en scène en invoquant d’autres prétextes.
Cette fois-ci également, les États-Unis font leur entrée officielle sur la scène congolaise, les Casques bleus ayant préparé le terrain à ce déploiement US se disent prêts à se retirer de la RDC, mais sous condition « perplexe » laissant le terrain ouvert à leur retour quand ils le souhaiteraient.
En effet alors qu’il y a à peine une semaine, les partisans de l’ancien président congolais Joseph Kabila ont déclaré qu’aucune disposition constitutionnelle ne l’empêchait de revenir à la tête de la République démocratique du Congo à l’expiration du mandat du président Félix Tshisekedi en 2023, le camp occidental met les bouchés doubles afin d’avancer son plan de déstabilisation en RDC.
Bénin : rapprochement avec la Russie, la puissance d’occupation mécontente
Depuis l’affaire de kidnappage de deux touristes français et leur guide béninois en mai dernier, qui a coûté la vie à des soldats africains, ainsi que la dernière prise d’otage de neuf Philippins, des membres de l’équipage d’un bateau au large du port de Cotonou, le Bénin a senti le danger venir et a bien compris qu’il était la nouvelle cible de l’axe occidental.
En effet le gouvernement de Patrice Talon fait la peau dure face aux ingérences US dans les affaires internes de son pays et ses dernières prises de position affirment bien sa volonté de se tourner vers l’axe de l’Est à savoir la Chine et la Russie.
C’est dans ce cadre que le Centre béninois pour le développement des affaires et la coopération avec la Russie (CDACR) a organisé une conférence de presse afin de lever un coin de voile sur le forum « Perspectives et opportunités de coopération entre la Russie et le Bénin » qui se tiendra du 27 au 29 novembre 2019 à Moscou en Russie avec la participation des hommes d’affaires, commerçants, artisans et entrepreneurs béninois et russes.
Selon le président du CDACR, Serge Phocas Odounlami, cette vision fait suite à la volonté affichée par le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine à l’occasion du 50e anniversaire de l’Union africaine, de mieux s’implanter en Afrique. Cette ambition, précise-t-il, s’est concrétisée en octobre 2019, avec la tenue du premier sommet Russie-Afrique à Sotchi avec la présence de 47 Chefs d’États africains. Aussi fait-il savoir que la tenue de ce forum est nécessaire pour permettre aux Russes d’élargir leurs domaines de coopération avec le Bénin. « La Russie est un pays ouvert aux échanges et qui développe de grandes affaires avec plusieurs pays de l’Afrique. Le Bénin ne peut pas donc rester en marge de ces nombreuses opportunités qu’offre cette coopération », a souligné Serge Phocas Odounlami.
En sa qualité de personne éprise du développement des affaires, le maire de la commune d’Abomey-Calavi, Georges Bada a, dans sa prise de parole, rappelé qu’en 2018, le courant d’affaires des échanges entre la Russie et l’Afrique donnait plus de 20 milliards de dollars.
Alors, « pourquoi le Bénin ne peut-il pas faire partie de ce grand réseau pour être un jour cité parmi les grandes nations de développement », a interrogé l’édile de la ville d’Abomey-Calavi, tout en encourageant les initiateurs de ce forum qui, selon lui, va permettre d’impulser une nouvelle dynamique à la coopération entre les deux pays.
« La Russie développe des affaires avec différents pays africains et parmi tous ces pays africains, nous continuons toujours de tenir la lanterne rouge. Donc, en tant que citoyen béninois vivant en Russie, on a jugé bien de créer cette plateforme ensemble avec Encadrement Design d’organiser une mission commerciale du Bénin entre le Bénin et la Fédération de Russie. Le but de cette mission commerciale est de révéler le potentiel que nous avons dans les secteurs artistique et culturel et du business pour permettre aux Russes de lier une coopération d’affaires avec notre cher et beau pays, le Bénin », a affirmé Serge Phocas Odounlami, président du CDACR.
Au Bénin tout comme beaucoup d’autres pays africains, le patriotisme et l’indépendantisme se font sentir de plus en plus parmi un peuple qui ne veut plus d’une force colonialiste qui à son habitude pille les ressources, déstabilise et sème la zizanie entre les différentes ethnies. Le temps de la colonisation est terminé et c’est désormais aux gouvernements et aux peuples africains de décider avec qui ils souhaitent entretenir des relations ou non.
Burkina Faso : Parly en visite à Ouagadougou, le peuple burkinabé proteste
Dans le cadre d’une tournée au Sahel, la ministre française des armées, Florence Parly, a atterri, lundi 4 novembre après-midi, au Burkina Faso, pays fragilisé par les attaques terroristes et où la question de la présence militaire française fait débat.
L’opinion publique vient rappeler régulièrement aux autorités que les interventions françaises ne sont pas nécessairement les bienvenues. « Armée française, hors du Burkina et d’Afrique ! » Le slogan a le mérite d’être clair. Le 12 octobre, plusieurs centaines de manifestants s’étaient rassemblées devant la Bourse du travail de Ouagadougou pour dénoncer le « terrorisme et la présence de bases militaires étrangères » sur le continent. Menace terroriste, trafic d’armes, pauvreté, « pillage » des ressources naturelles… La faute à « la Françafrique ! », clamaient les manifestants qui soupçonnent la France de vouloir établir « une nouvelle base militaire à Djibo ».
Le colonel Boukary Kaboré, président du parti PUND revient cette contestation populaire contre la force d’occupation.
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