La visite jordanienne du vice président US, Mike Pence, ne cesse de porter ses fruits : après avoir fait violemment protesté contre la reconnaissance américaine de la ville de Qods comme capitale d'Israël, Amman semble rectifier le tir : il dit rompre ses relations diplomatiques avec Pyongyang, en signe "d'amitié et de solidarité" envers les Etats-Unis qui eux, avaient appelé fin novembre tous les pays à couper leurs relations diplomatiques et commerciales avec la Corée du Nord.
Le gouvernement jordanien a annoncé, jeudi 1er février, le gel des relations diplomatiques avec la Corée du Nord et la fin de la mission de l'ambassadeur nord-coréen, résidant à Damas, et celle de son ambassadeur qui réside à Pékin.
Mais quelle était la nature des relations Amman/Pyongyang?
La décision d'Amman n'aurait pas de répercussions négatives pour la Jordanie dans la mesure où les relations entre les deux pays n'étaient pas très importantes, comme l'ont indiqué certains responsables jordaniens. L'important pour Amman consisterait surtout à émettre un nouveau signal de bonne foi en direction de Washington. L'ex-ministre des Affaires étrangères Kamel Abu Jaber confirme d'ailleurs cette tendance en soulignant qu'Amman a pris cette décision pour faire preuve de solidarité avec "les pays amis" dont et surtout les États-Unis.
Le vice-Premier ministre Jawad al-Anani va plus loin en précisant que la décision s'inscrivait dans le cadre des politiques de la Jordanie "s'opposant à la dictature". Al-Anani n'a pas, toutefois, exclu qu'elle pourrait constituer un message à l'adresse de Washington pour lui réitérer le soutien d'Amman à ses positions vis-à-vis de Pyongyang surtout qu'Amman avait, récemment, protesté contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Qods comme capitale officielle d'Israël. Il s'agit donc d'une tentative destinée à "se racheter auprès de Washington". Reste à savoir quelle sera la prochaine démarche du royaume hachémite pour davantage plaire aux Américains.