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L'armée syrienne bloque l'avancée de l'armée turque

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces turques bombardées à Al Bab, sont stoppées dans leur progression. Erdogan risque-t-il une nouvelle confrontation avec Poutine?( Photo d'illustration)

Les responsables turcs disent que leurs soldats déployés dans la banlieue de la ville d’Al-Bab ont été accrochés par des chasseurs syriens et que trois d'entre eux ont été tués.

Damas n'a pas réagi à cette information mais si celle-ci s'avère vraie, Damas aurait voulu faire passer un message à Ankara: "il est interdit d'entrer à Al-Bab!  

Depuis le 24 août et le début de l'offensive "Bouclier de l'Euphrate" des dizaines de villages du nord de la Syrie et d'Alep sont tombés entre les mains de l'armée turque qui se trouve depuis le 13 novembre aux portes d'Al-Bab. 

La mort de trois soldats turcs, tués selon Ankara par l'armée syrienne ne pourrait rester sans réponse. Soit. Mais quelle pourrait être la nature de la riposte turque?

Erdogan n'a cessé de répéter ces dernières semaines sa volonté de s'emparer de Al-Bab comme si la ville faisait partie intégrante du territoire turc! Fort du soutien américain, le président Erdogan a clairement indiqué entendre "libérer après Al-Bab", la ville à majorité kurde de "Manbij" et tout ceci, pour se diriger in fine vers Raqqa, la capitale autoproclamée de Daech. Dans son discours, Erdogan a, soigneusement, évité de prononcer le mot " Alep" pour, sans doute, ménager les susceptibilités de Moscou et de Damas. 

Mais la prise d'Al-Bab s'avère beaucoup plus difficile que prévue pour les Turcs. Vendredi, les forces syriennes ont devancé l'armée turque et ses alliés de l'ASL ont réussi à libérer une vingtaine de villages des mains de Daech avant d'arriver aux portes d'Al-Bab. La principale voie permettant à Ankara de s'emparer d'Al-Bab a été bombardée et l'armée syrienne est décidée à contrecarrer la Turquie dans son projet dans le nord de la Syrie. 

Au cours d'un entretien téléphonique vendredi avec Poutine, Erdogan a entendu le président russe lui répéter son opposition à ce que l'intégrité territoriale de la Syrie soit bafouée. Car Erdogan a beau dit vouloir sécuriser les frontières turques au vu du péril daechien, personne ne croit à sa sincérité : Après Jarablus qu'elle occupe depuis le mois de septembre, la Turquie compte mettre sous sa férule, Al-Bab, Manbij voire Raqqa et ainsi créer cette fameuse zone tampon dans le nord de la Syrie qu'elle veut former depuis 2011. 

Le 20 octobre, l'armée turque a bombardé les positions des forces démocratiques syriennes (kurdes, ndlr), frappes qui ont coûté la vie à des civils. L'armée syrienne a mis en garde Ankara contre les conséquences de telles frappes. Deux jours plus tard, Damas a dénoncé le déploiement de soldats et d'équipements militaires turcs sur le sol syrien, tout en soulignant les impacts qu'une telle ingérence pourrait avoir sur la sécurité de la région.  

Les terroristes de l'Armée syrienne libre (ASL), nourris et soignés et équipés par la Turquie ont été par la suite pris pour cible dans la banlieue nord d’Alep. Ce sont des mercenaires qui se battent pour le compte d'Ankara dans le cadre de l'offensive " Bouclier de l'Euphrate". Damas et ses alliés avaient pourtant mis en garde la Turquie contre toute tentative de franchir la ligne rouge : celle-ci se place dans la banlieue nord et est d'Alep où ni la Turquie ni aucun autre pays n'a le droit de pénétrer sous peine de se voir infliger une cinglante riposte des forces syriennes. 

 Ni l'Iran ni la Russie n’envisage avec plaisir l'opportunisme d'une Turquie qui profitant de la normalisation de ses relations avec Moscou s'efforce de consolider ses assises sur le sol turc. 

Le journal Al-Akhbar revient sur la bataille d'Al-Bab et écrit : " La Turquie avait la ferme conviction que la Russie et la Syrie, bien occupées à combattre les terroristes à Alep, éviteraient toute confrontation avec elle à Al-Bab et que cette ville serait livrée sur un plateau d'argent à l'armée turque. Or les frappes de l'aviation syrienne viennent de prouver le contraire. Ankara sait aussi que derrière ces frappes, il y a le feu vert des Russes. Ceci pour dire que les dirigeants turcs en sont désormais à une étape importante de leur agression contre le territoire syrien. Le Premier ministre Binali Yildrim a affirmé jeudi que son pays se réservait le droit de riposter aux frappes de l'aviation syrienne. Reste à savoir si oui ou non ces déclarations se traduiraient en acte. 

Il faudrait beaucoup trop de détermination à Erdogan pour qu'il cherche une confrontation directe avec la Russie qu'il a tout fait pour faire fléchir après l'épisode de "Sukhoi abattu". Erdogan n'a pas non plus oublié les frappes de l'aviation américaine contre les positions de l'armée syrienne à Deir ez-Zour et le sévère avertissement de la Russie 

Les prochains jours porteront leur lot d’événements sur le front d'Al-Bab. Le journal turc Hurriyat, citant une source sécuritaire, fait état de la diffusion des tracts dans la ville qui annonce une imminente offensive de l'armée arabe syrienne..... Pour peut-être en finir avec la présence turque. 

 

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV