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L'économie ukrainienne souffre énormément des restrictions russes à son encontre

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président ukrainien Petro Porochenko et son homologue russe Vladimir Poutine, lors des cérémonies du Débarquement en Normandie le 6 juin 2014.©AFP

Selon les estimations les plus optimistes, l’économie ukrainienne devrait perdre environ un milliard de dollars cette année à cause des restrictions commerciales imposées par la Russie. Le Kremlin a introduit un embargo sur les produits alimentaires ukrainiens après que Kiev s’est aligné sur les sanctions occidentales contre Moscou. Notre correspondante Lena Savchuk nous en dit plus.

Les restrictions commerciales de la Russie auraient causé un trou de 1 milliard de dollars dans l’économie ukrainienne cette année, selon la vice-ministre ukrainienne de l’Economie, Natalia Mykolska. Le gouvernement ukrainien avait préalablement fait part de prévisions plus optimistes dans un rapport publié en novembre, qui escomptait des pertes 40 % inférieures.

À cet égard ,Olksandr Okhrimenko, économiste, donne les précisions suivantes :

« Si nous calculions l’impact global de la perte du marché russe, les dégâts seraient bien plus importants. Si l’on compare le volume des exportations de 2013 avec celui de 2016, on voit que l’Ukraine a déjà perdu quelque 10 milliards de dollars. »

L’embargo russe sur les exportations alimentaires de l’Ukraine a débuté en janvier 2016, après que Kiev s’est aligné sur le régime de sanctions décrété par l’Occident contre Moscou dans le cadre de la crise criméenne. L’Ukraine avait riposté en imposant des droits de douane sur les produits russes et s’était mise en quête de nouveaux marchés en Europe, en Asie et en Afrique.

D’ajouter :

 « Nous nous sommes mis à vendre du blé au Bangladesh et à la Thaïlande, alors que nous n’en vendions pas à ces pays auparavant. Nous avons commencé à vendre de l’huile de tournesol à la Chine, alors que nous en vendions précédemment à la Russie. Nous vendons dorénavant du beurre au Maroc. Mais cela n’est pas d’une grande aide parce que c’était l’exportation de machines qui nous rapportait le plus d’argent. »

Après que Kiev a signé un accord de libre-échange avec l’Union européenne, les producteurs ukrainiens ont cherché des solutions pour vendre davantage sur les marchés européens. Mais au cours des deux dernières années, les exportations vers l’Union européenne ont diminué de 25 %.

De son côté, Oleg Ustenko, économiste de la Fondation Bleyzer revient sur le même sujet en disant :

« Le problème est qu’il n’a pas été possible de compenser sur d’autres marchés les 8 milliards de dollars que l’importation de machines à la Fédération de Russie rapportait à l’Ukraine. Cela est dû au fait que les produits faisaient partie d’une chaîne intégrée verticalement qui existait dans l’Union soviétique et que les machines ukrainiennes n’étaient pas compétitives sur d’autres marchés. »

Régler ce problème pourrait requérir plusieurs années d’investissements dans la production ukrainienne, mais cela exigerait d’améliorer le climat des affaires, ce que Kiev n’est pas encore parvenu à faire. Selon le centre français d'études prospectives et d'informations internationales, les sanctions russes ont fait perdre plus de 60 milliards de dollars aux pays occidentaux.

Kiev espère que l’aide de l’Union européenne lui permettra de compenser la perte du marché russe. Les mesures d’aide pourraient inclure des préférences tarifaires supplémentaires sur le marché européen ainsi qu’une assistance technique pour favoriser les exportations ukrainiennes vers d’autres pays.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV