Des groupes de défense des droits de l’Homme appellent désormais le régime bahreïni à lancer une enquête indépendante sur la mort d’un détenu au cours de séances de tortures.
Les organismes de défense des droits de l’homme, y compris le Centre européen pour la démocratie et les droits de l’homme, ont dit que les responsables de la mort de Jassim Hassan al-Hayki devront être traduits en justice. En réponse à cette demande d'enquête, le ministre bahreïni de l’Intérieur a prétexté que le détenu souffrait d'une maladie chronique.
Les proches de la victime ont rejeté cette version des faits, en affirmant qu'al-Hayki était mort sous la torture.
Le 4 juillet, les forces bahreïnies sont entrées dans la maison de la victime sans préavis. Plus tard, il a été accusé d'avoir commis un attentat en juin.
Depuis plusieurs semaines déjà, le régime de Manama a choisi d'intensifier les pressions sur l'opposition pacifique. Cette opposition, à majorité chiite, voit ses principales figures incarcérées ou dénaturalisées.
Wefaq, le principal parti d'opposition de Bahreïn, a été dissous il y a un mois et son chef condamné à 9 mois de prison. Est ensuite venu le tour du leader des chiites, Cheikh Issa Qassem, qui a été déchu de sa nationalité sur l'ordre du ministre de l'Intérieur. Depuis, un sit-in est observé devant sa maison par ses partisans qui craignent que l'on procède à une descente policière chez lui.
La dernière figure de l'opposition à avoir été convoquée est le Cheikh Machaal, arrêté il y a une semaine par les forces de l'ordre.
Les analystes politiques qui suivent la situation depuis 2011, date à laquelle un mouvement de protestation pacifique a vu le jour, n'écartent pas les risques d'une guerre civile qui pourrait éclater si le régime de Manama continue à aller dans le sens des diktats de son mentor saoudien. Ce dernier cherche à expulser la majorité chiite du royaume et à changer le tissu démographique de Bahreïn.