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L'attentat anti-jordanien en Syrie : le décodage

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats jordaniens portent les dépouilles de leurs six collègues tués mardi lors d'un attentat à la frontière avec la Syrie, le 16 juin 2016. ©AFP

Une très puissante explosion, qui n'ira pas sans profiter à Israël, s'est produite mardi sur les frontières syro-jordanienne. 

Une voiture piégée a explosé non loin des frontières du sud syrien avec la Jordanie, provoquant la mort de 6 gardes-frontières et en blessant 6 autres. Des doigts accusateurs ont été pointés en direction de Daech et la presse israélienne leur a emboîté le pas. 

Or cette explosion n'ira pas sans embraser le front sud syrien avec, en toile de fond, le retour au devant de la scène de l'idée de l'émergence d'un triangle "sécuritaire" Golan-Jordanie-Syrie. Si ce triangle "sécuritaire" voit le jour, l'axe de la Résistance verra amoindries ses capacités de lancer une fulgurante attaque contre Israël. 

Mais que se passe-t-il réellement dans le Sud ? Quatre événements révélateurs se sont produits ces dernières semaines, qui éclaircissent mieux la situation : 

1. La création d'une milice terroriste du nom de Jaish Khalid Ben al Walid, liée à Daech et composée elle-même de cinq autres milices. 

2. Consécutivement à la nouvelle de la formation de cette milice par Daech, la presse israélienne a lancé une vaste campagne de prévention, prévoyant des attaques de cette même milice contre le royaume hachémite. Les journaux en Israël allaient même jusqu'à prévoir des attentats contre les services de renseignements jordaniens basés sur les frontières. Les sources israéliennes justifiaient même à l'avance ces attentats : puisque le renseignement jordanien informe la coalition des moindres agissements de Daech, ce dernier est donc en droit de s'en prendre à la Jordanie. Il y a un soif de vengeance contre les tribus arabes, qui sont passés du rang des amis de Daech à celui de ses ennemis. 

3. Le site libanais El-Nashra revient sur ces "curieuses prédictions" israéliennes pour en déchiffrer le sens : en effet , le régime d'Israël, outre des soins médicaux apportés aux rebelles takfiristes, vient de créer une "unité de communication" pour garder le contact avec les rebelles. Cette tactique, Tel-Aviv s'en est servi dans le temps, quand il occupait le sud du Liban. Cette "unité de communication" version libanaise avait pour nom l'Armée du Liban Sud (ALS). 

4. Les informations diffusées autour de la prétendue menace de Daech contre la Jordanie ne feront que pousser Amman dans les bras de Tel-Aviv. Israël semble vouloir profiter du prétexte de la lutte contre le terrorisme pour former dans le Sud syrien une zone tampon, celle qu'il cherche à créer depuis 2011. La nouvelle milice qui fait irruption sur la scène ne peut qu'être une créature sortie directement des laboratoires du Mossad. 

La lutte contre le terrorisme est plus que jamais un outil entre les mains des grandes puissances, qui l'utilisent pour faire avancer leurs desseins régionaux. L'attentat contre le renseignement jordanien pourrait être le premier pas d'un processus qui verra Israël s'engager directement dans le sud de la Syrie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV