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Khartoum menace de fermer sa frontière avec le Soudan du sud.

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Carte du Soudan.

Un haut conseiller du président soudanais, Ibrahim Mahmoud, a déclaré jeudi aux journalistes : "Si le gouvernement du Soudan du Sud ne met pas fin à son soutien aux insurgés, nous pourrions prendre des mesures pour veiller à la sécurité de notre pays et même envisager à nouveau la fermeture de la frontière avec le Soudan du Sud."

Les relations entre Khartoum et Juba sont tendues depuis l’indépendance du Soudan du Sud obtenue en juillet 2011.

Il faut rappeler ici que la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud a été créée en 2005lors de la signature des accords de Naivasha (Kenya), octroyant aux dix états sud-soudanais une autonomie politique au sein de la république du Soudan. Cette autonomie menant à une indépendance totale du Soudan du Sud survenue en 2011.

Le tracé de la frontière correspond aux limites administratives des états de Bahr el-Ghazal occidental,  Bahr el-Ghazal du Nord, Warab, Unité et Nil Supérieur avec les états de Nord-Soudan non concernés par l'autonomie et restés sous l'autorité de régime de Khartoum au moment de l'indépendance.

Cependant, ce tracé est dès son origine, sujet à litige, puisque l'appartenance des États fédérés soudanais situés au voisinage du Soudan du Sud, comme le Nil Bleu, le Kordofan du Sud et la région d'Abyei n'ont pas encore été tranchés : pour l'instant, ils demeurent sous la souveraineté de la République de Soudan.

Le 8 décembre 2011, les forces armées soudanaises et sud-soudanaises se sont affrontées militairement pour le contrôle du village de Jau dans le Kordofan du Sud, dont chacun des pays revendique la légitime possession.

Les deux pays s'accusent réciproquement de soutenir des rebelles qui leurs sont opposés à chacun dans leurs pays respectifs.

Selon le haut responsable, Karthoum pourrait également retirer le statut spécial accordé à quelque 200.000 sud-Soudanais immigrés au Soudan. Les Sud-Soudanais n'ont pas le statut de réfugiés mais jouissent en principe des mêmes droits que les citoyens soudanais.

En décembre 2013, le Sud-Soudan a replongé dans la guerre quand des combats ont éclaté au sein de l'armée nationale plongée dans des  différends politico-ethniques.

Selon Ibrahim Mahmoud, Khartoum pourrait reconsidérer la présence de ces immigrés si Juba continue de soutenir les rebelles qui combattent l'armée soudanaise dans les Etats du Nil bleu et du Kordofan-sud.

Ces déclarations interviennent alors que doit se tenir incessamment sous peu, une réunion à Addis Abeba supervisée par l'Union africaine et entre des responsables soudanais et des rebelles des deux états ainsi que du Darfour.

Il est utile à rappeler ici qu’il existe également un enjeu pétrolier non négligeable entre les deux pays séparés par la frontière contestée. Le Soudan du Sud a hérité de la majorité des réserves pétrolières connues du Soudan d’avant la partition mais reste tributaire des oléoducs du Nord pour exporter.

Les frais de passage payés à Khartoum sont essentiels à l’économie soudanaise. Depuis la partition, l’approvisionnement en pétrole est irrégulier et se  ferait au gré des négociations entre les deux pays. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV