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Robert Fico a remporté les élections législatives en Slovaquie mais a perdu sa majorité au Parlement

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre, Robert Fico, lors d'une conférence de presse au siège de son parti après les élections, le 6 mars 2016 à Bratislava. ©AFP

A force de chasser les immigrés musulmans prétendument "extrémistes", Fico doit composer maintenant avec des vrais extrémistes au sein de son propre gouvernement.

Le populiste Premier ministre slovaque, Robert Fico, a remporté les élections législatives de samedi mais a perdu sa majorité au Parlement.

Le Smer-SD, la formation sociale-démocrate de Fico affiliée au Parti socialiste européen, est arrivée en tête avec 28,3% des voix, en perdant seize points par rapport au scrutin de 2012.

Le parti libertarien SaS arrive en deuxième position avec 12,1%. Son rejet du plan de sauvetage de la Grèce en 2012 avait fait tomber le précédent gouvernement de centre droit.

Six autres formations politiques slovaques dont le parti d'extrême droite LS Notre Slovaquie (LSNS), ont atteint le seuil des 5% qui permet de siéger au Conseil national, le Parlement monocaméral.

Presidé par Marian Kotleba, le gouverneur de la région de Banska Bystrica, le parti LSNS a obtenu 8% des voix, soit trois fois plus que ce qu'annonçaient les sondages. Il enverra 14 députés au Parlement, qui compte 150 sièges en total.

Il faut souligner qu’un autre parti xénophobe formé par l'homme d'affaires, Boris Kollar a passé également le seuil des 5%.

Un laboratoire d’idées américain « American Enterprise Institute » a déclaré à ce propos : "Robert Fico est l'un des dirigeants de l'UE à avoir adopté l'une des attitudes les plus dures dans la crise migratoire mais le résultat, ce ne sont pas des extrémistes sous contrôle, mais des extrémistes au Parlement."

L'entrée au Parlement du LSNS a fortement surpris les médias et la classe politique traditionnelle en Slovaquie.

"Kotleba a présenté ouvertement des candidats fascistes sur sa liste", accuse Igor Matovic, président du parti OLaNO, arrivé troisième du scrutin avec 11% des voix.

Les membres de l'ancien parti de Martin Kotleba, la "Fraternité slovaque", dissoute en 2006, arboraient des uniformes noirs rappelant la Garde Hlinka, une milice pro-nazie active pendant la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd'hui, le LSNS rejette tout lien avec l'idéologie nazie et concentre ses critiques contre les Roms, les immigrés, la corruption, l'Union européenne et l'Otan.

"Nous ne sommes pas fascistes, ni néo-nazis mais on passe peut-être pour des extrémistes à côté des autres partis tièdes", déclare l'un des nouveaux députés LSNS, Milan Uhrik.

Le Smer compterait 49 élus dans la nouvelle assemblée et les sept autres partis ayant franchi le seuil de 5% auraient quant à eux d'une dizaine à une vingtaine de députés.

Ceci va peser fortement sur la constitution d'une coalition de gouvernement à la tête d'un pays qui devra prendre en juillet la présidence tournante de l'Union européenne.

Robert Fico qui lui-même a exprimé que les résultats étaient "très compliqués" s'est dit néanmoins prêt à former un nouvel exécutif : "Cela ne sera pas facile, je le dis très clairement."

Son recul à ses élections était attendu, mais pas dans une telle proportion: les derniers sondages le créditaient d'un score tournant autour de 35% des voix.

Si Fico ne parvient pas à former un gouvernement, les partis de droite pourraient tenter leur chance en renouvelant l'expérience de 2010.

Le Premier ministre sortant dépeint le multiculturalisme comme une "fiction" et refuse les quotas de répartition de réfugiés que la Commission européenne recommande pour résoudre la crise migratoire.

La plupart des partis d'opposition de centre droit partagent avec lui l'idée que les musulmans ne pourraient pas s'intégrer dans ce pays majoritairement catholique de 5,4 millions d'habitants et représenteraient une menace pour la sécurité du pays.

Le recul de Fico s'explique aussi par des affaires de corruption, un taux de chômage élevé et de fortes inégalités entre les régions ainsi que par les faiblesses des systèmes de santé et d'éducation.

Avec Reuters 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV