Michelin réorganise ses sites en supprimant près de 500 postes sur celui de Clermont-Ferrand.
Le fabricant de pneumatiques Michelin va restructurer ses activités d’ici fin 2017, en fermant l'atelier de rechapage poids lourds du site Clermont-Ferrand et en supprimant 494 postes.
Le directeur de Michelin France, Remi de Verdilhac a déclaré : "Il y aura zéro départ contraint, zéro personne chez Pôle Emploi. Tous les salariés concernés pourront poursuivre leurs parcours professionnels à Clermont-Ferrand ».
La fermeture de cet atelier intervient dans un contexte d'effondrement du marché des pneus de poids lourds rechapés en Europe. Le dirigeant de Michelin a précisé : "Par rapport à 2007, le marché a baissé de 25%. C'est une chute libre. Simultanément, la concurrence asiatique est virulente : les Chinois vendent des pneus poids lourds neufs au même prix ou moins chers que nos pneus rechapés et leur part de marché a augmenté de huit points. C'est un tsunami".
Le site clermontois était en concurrence avec trois autres sites du groupe également spécialisés dans le rechapage de pneus poids lourds ; ceux en Angleterre, en Espagne et en Allemagne et qui étaient eux jugés beaucoup plus compétitifs.
Le directeur du service du personnel a ajouté : "Nous avons investi entre 40 et 50 millions dans cet atelier, ces dix dernières années mais nous n'avons pas réussi collectivement à gagner en compétitivité sur ce site"
M. Verdilhac se voulant quant à lui rassurant a affirmé : "Nous avons de nombreux besoins de recrutement parce que les pyramides des âges sont extrêmement marquées. De manière très concrète, 500 opérateurs vont partir en retraite d'ici trois ans, ce qui nous permet de proposer à chaque personne concernée par le plan social, des propositions de postes tout à fait semblables à celles qu'ils occupent aujourd'hui et à Clermont-Ferrand même".
Mais les déclarations du dirigeant de Michelin n’ont pas convaincu les employés car il semblerait que ce plan va contraindre le groupe à passer pour 55 millions d'euros de provisions dans ses comptes semestriels. Il s'accompagnerait également d'un programme d'investissements de 90 millions d'euros d'ici 2020, "pour accélérer la transformation des sites clermontois en pôles industriels et technologiques d'excellence". "On nous a menti. Le groupe a annoncé qu'il n'y aurait pas de suppressions d'emplois lors de la présentation des résultats (à la mi-février). On reste vigilant car à chaque fois qu'il y a eu un plan social chez Michelin à Clermont-Ferrand, il y a toujours eu des licenciements", a averti le délégué syndical central CGT, Michel Chevalier.
Les divers sites de Michelin à Clermont-Ferrand comptent un peu plus de 12.000 salariés sur les 20.000 que compte le groupe en France.
Au total, le géant français du pneumatique emploie 112.000 collaborateurs dans le monde.
Source : AFP