Les discussions ont été vives ce matin au Sommet des dirigeants de l'UE sur le Brexit.
Devant les dirigeants européens, le premier ministre britannique, David Cameron, a réclamé un « accord crédible » qui permette de régler le différend entre Londres et le continent « pour une génération ».
« On a besoin d’un accord qui soit assez fort pour persuader les Britanniques de soutenir l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. »
« C’est l’heure de vérité », a lancé le premier ministre belge, Charles Michel, dont le pays est un des plus réticents à accorder des concessions à Londres. « Nous voulons un bon accord, mais pas à n’importe quel prix », a renchéri la première ministre polonaise, Beata Szydlo.
A son arrivée à Bruxelles, François Hollande a estimé qu’un accord « est possible » et « nécessaire ». « La Grande-Bretagne doit rester dans l’Union européenne, c’est ma volonté », a-t-il rappelé, tout en avertissant qu’il faut aussi que « l’Union puisse avancer.... Aucun pays ne doit avoir un droit de veto, aucun pays ne doit se soustraire à des règles communes ou à des autorités communes. On ne peut pas empêcher l’Europe d’avancer. »
Les pourparlers promettent d’être ardus. « Ça passe ou ça casse », a résumé jeudi le président du Conseil européen, Donald Tusk, évoquant des négociations « très difficiles et sensibles » sur la question du Royaume-Uni.
M. Tusk, qui préside le sommet, a assuré n’avoir « aucune garantie » que les chefs d’Etat et de gouvernement trouvent un accord et a jugé que « le risque d’un éclatement » de l’Union « est réel ».
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker s’est lui montré plus optimiste et « assez confiant », jeudi matin, quant aux chances d’un accord des Vingt-Huit sur les réformes demandées par M. Cameron. Si un compromis est trouvé, le premier ministre britannique devrait faire campagne pour le maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE, avant un référendum qui pourrait avoir lieu dès le mois de juin.
M.Cameron a des demandes concernant quatre grands domaines : davantage de souveraineté pour le Royaume-Uni ; davantage de compétitivité ; une meilleure gouvernance de l’Union ; une meilleure protection du système social britannique, ce dernier thème étant le plus discuté. Londres exige que les prestations sociales pour les ressortissants d’autres pays de l’UE soient limitées; une mesure semble-t-il visant principalement les travailleurs d’Europe centrale et orientale employés par milliers en Grande-Bretagne.